Le victim blaming, c'est mal, mais on va pas se mentir, je mérite ce qui m'est arrivé car tous les signes me hurlaient de fuir. Entre le métro qui ne s'arrête pas à la bonne station, m'obligeant à me taper mon meilleur sprint pour arriver 30s avant le début du film, ou ce même film dont j'ai vu les 10 premières minutes en VF avant qu'il ne recommence dans la bonne langue, sans oublier tout simplement la nullité absolument du trailer. Et je vais dire un truc qui va choquer, quand je vois le résultat, j'aurais préféré voir le reste du film en VF, car ça donnait un effet téléfilm de Noël pas déplaisant.
Pour le film en lui-même, c'est une catastrophe industrielle, il n'y a pas d'autre manière de le décrire. On sent que Kogonada s'est donné à fond pour la création de ce film, visuellement notamment où ça va taper fort sur des hommages aux Parapluies de Cherbourg notamment, et la musique où on retrouve le grand Joe Hisaishi, qui si je ne dis pas de conneries n'avait jamais composé de musiques en Occident avant.
La forme c'est beau, mais le fond est complètement raté. L'écriture est catastrophique, si je salue la sincérité du film, c'est foiré de A à Z dans la manière de raconter l'histoire, que ce soit par les dialogues sans vie, les clichés épuisés, ou juste l'évolution globale de l'intrigue. On se dirait normalement que c'est là qu'avoir deux leads aussi charmants que Colin Farrell et Margot Robbie peut sauver tout ça, mais même pas, leur alchimie est inexistante, encore pire, même séparément ils n'ont plus aucun charme. Margot Robbie n'arrive jamais à cerner son personnage, et est toujours dans un faux rythme, même si elle a une scène vers la fin du film qui m'a pas mal touché, c'est facilement sa pire performance jusqu'à présent. Et pour Colin Farrell il y a un truc qui cloche sur sa gueule pendant tout le film, je ne sais pas si c'est une fausse barbe ou une teinture immonde (ou les deux), mais c'est ultra distrayant, et ça lui donne plus l'air d'être un mec faisant une crise de la cinquantaine qu'autre chose.
C'est un ratage complet, et même pas le genre de ratage fascinant tel un Megalopolis malheureusement, car même si c'est beau, bien intentionné, et que 2/3 scènes sortent leur épingle du jeu (la scène du café et celle avec la mère), c'est chiant à en crever.