Cherchons le père

Avertissement: toute critique est susceptible de contenir des éléments clefs de l'intrigue de l'objet étudié ici, sans quoi il serait difficile de parler correctement du-dit objet.

Je rajouterai que je n'ai pas de formation dans le cinéma et que mes critiques sont plus à mettre en perspective de mon interêt pour la Corée

A boy and Sungreen est le genre de petit film sympathique, sur un sujet assez simple, mais qui fonctionne correctement, grâce à une humilité de ton, et à des personnages réussis. Il narre l'histoire d'un jeune garçon, Bo hee, qui était persuadé jusqu'à lors que son père était mort lorsqu'il était plus jeune encore, mais qui va en douté, et ressentir le besoin d'expliquer ce manque.

Le film va principalement tourner autour de lui, et de Sungreen, qui elle n'a pas eu de mère celle ci mourant à l'accouchement. Elle va le suivre dans sa recherche, et faire de son côté une sorte de documentaire avec son téléphone, de Bo Hee cherchant son père, ce qui double dans la diégèse la recherche du père et de réponse. à Partir de ces personnages, on va se rendre compte que toutes les familles présentées dans le film sont éclatées, Bo Hee n'a pas de père, Sungreen vit avec sa grand mère et son père, et les personnages que va rencontrer Bo Hee seront orphelins, divorcés, ou même sans famille. Seul une famille très aisés sera présentées comme complète, mais elle semblera être dysfonctionnelle, avec des parents protégeant leur enfant jusqu'à ne pas le contredir ou le gronder après qu'il se soit battu avec Bo Hee. Pourtant, tous ces personnages ne sont pas nécessairement malheureux, et ils semblent juste chercher leur place et parfois à combler un vide.

C'est donc un portrait d'une Corée ou la famille est attaquée, meurtrie, qui nous est montré, important et notable dans ce pays encore sous influence d'un confucianisme aujourd'hui de plus en plus dépassé, ou ira jusqu'à aborder l'homosexualité, qui sera la raison pour laquelle Bo Hee n'avait pas de père, celui ci était parti chercher sa propre vie, loin du couple traditionnel. Bo Hee finira par comprendre le choix de son père de quitter sa famille, et l'accepter, sans avoir besoin de renouer avec lui, la encore on est bien loin des canons la piété filiale confucéenne et de l'unité familiale.

Le film n'a pas d'ambition folle, mais les personnages sont attachants et surtout crédibles, dans leur faiblesses et leur ancrage dans un réel lui aussi réaliste et moderne, il y a une justesse dans les émotions et on ne va jamais trop loin dans le pathos, tout se déroule de manière fluide, on croit à cette histoire de quête d'identité et de réponses. L'humour fonctionne également très bien, et a le bon dosage pour ne pas prendre le pas sur l'intrigue, il rend le film léger, mais n'en fait pas une comédie. On regrettera la fin, qui visuellement se dirige vers une forme de lyrisme et de poésie qui semble un peu surfaite et trop artificielle visuellement, alors que la conclusion en elle même est réussi et se permet de ne pas tout dire, tant on comprend celle ci avec évidence, avec la famille "retrouvé" de Bo Hee et Sungreen.

Un film simple, sur la recherche de la famille au sens large, dans un pays ou celle ci est souvent perçu comme un carcan de tradition. Rien de transcendant ni de fantastique dans l'objet final, mais un moment réussi dans la captation de la vie des ces deux jeunes enfants, tout comme le documentaire de la petite fille, crée sans raison, pourquoi en faudrait il une ?