Last Scene
Last Scene

Documentaire de Park Bae-Il (2018)

Le chant du Cygne des cinémathèques indépendantes

Avertissement: toute critique est susceptible de contenir des éléments clefs de l'intrigue de l'objet étudié ici, sans quoi il serait difficile de parler correctement du-dit objet.


Je rajouterai que je n'ai pas de formation dans le cinéma et que mes critiques sont plus à mettre en perspective de mon intérêt pour la Corée


Il m'est difficile de donner une note aussi basse à ce film, tant son sujet est triste, et tant il fait preuve d'uns sincérité dans sa manière de nous dévoiler les dernières instants de vie d'un cinéma indépendant de la ville de Busan, avant on espère pour eux, une renaissance future.


Last Scene nous montre les jours précédant la fermeture du Gukdo, petit cinéma de la ville de Busan, n'attirant malheureusement pas assez de spectateur pour vivre, on va également passer par les villes de Séoul et Gwangju, pour y voir d'autre cinémas, vivant des situations similaires avec plus ou moins de succès. Le film se veut comme une sorte de cri d'alarme, montrant à quel points ces cinémas sont non seulement des exceptions dans le pays, mais surtout qu'ils sont isolés, ne disposent pas d'aide, et semble se lamenter d'un public un peu trop absent.


On ne peut que regarder avec regret ces difficultés, en réalisant à quel point la France est bien lotie pour ce qui est des petits cinémas d'arts et essais, présents dans de nombreuses villes, bien sûr avec un grand nombre d'entre eux à Paris, mais surtout profitant d'un public plus régulier et prenant goût à aller voir un cinéma un peu différent ou des "re sorties", même si bien sûr tout n'est pas rose ici non plus.


Le film prend un parti pris de la lenteur et une esthétique assez douce, presque nostalgique, avec des plans fixes parfois très beaux semblant vouloir immortaliser les moindres recoins de ce petit cinéma pour en garder mémoire. On regrettera cependant un clair manque de contexte, et surtout un élargissement de celui ci, trop peu sont les points de vus des spectateurs ou d'acteurs extérieurs, on comprend la volonté intimiste de la réalisation, qui se veut au cœur du Gukdo, mais celle ci n'est peut être pas toujours légitime, surtout dans le cas d'une situation ou ces cinémas ont besoin d'être compris et aidé. On sent parfois un désir d'inscrire le cinéma dans son petit quartier, avec des parallèle visuels avec les commerces avoisinant, mais cela est bien trop pauvre et léger pour avoir un réel impact.


On ressort donc du film avec un sentiment d'impasse, mais aussi d'impuissance des gérants du Gukdo, que le parti pris intimiste et réduit du documentaire n'aide pas, même si heureusement il semblerait qu'ils vont bientôt ré-ouvrir un cinéma dans la ville de Busan. Le sujet m'a intéressé mais la forme du documentaire m'a un peu laissé sur ma faim, peut être parce que je suis trop éloigné de leur contexte, ou peut être à cause de ce parti pris qui est un peu trop excluant pour le spectateur, mais on ne peut leur souhaiter que le meilleur, et Last Scene reste un témoignage touchant de la difficulté des cinémas indépendants Coréens.

RaphaelMenudier
6
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Créée

le 7 nov. 2019

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