Situé quelque part entre Shutter Island et Dracula, empruntant même peut être certaines idées à l’univers de Bioshock (peut-être), ce film reflète malgré tout quelque chose, une atmosphère bien à lui. D’ailleurs en parlant de reflet, pensez-y si vous le regardez car ils sont présent tout au long du film et le résultat est bien souvent réussi.
En effet, les deux grandes forces de cette pellicule sont à mon avis son esthétique et son atmosphère. La première est soignée de façon remarquable, au point de me faire murmurer « wow » à plusieurs reprises, et de me donner quelquefois l’envie d’appuyer sur pause pour admirer tel ou tel plan. Entre les quelques images de buildings dans la nuit qui donnent le ton dès les premières secondes, les routes sinueuses qui rappellent inéluctablement le trajet qui menait à l’Overlook, ces paysages grandioses qui contrastent avec l’intérieur du bâtiment, si géométrique, parfois symétrique, et enfin ces jeux avec les reflets, toujours… Tout ça m’a fait amèrement regretter de ne pas l’avoir vu en salle quand il y était.
L’ambiance ensuite… Ce monsieur Verbinsky parvient à instaurer une ambiance pesante et oppressante, malgré la beauté à couper le souffle du paysage et la blancheur stérile de l’institut. Tout est beau, tout est propre, tout le monde est heureux, mais le malaise est bien là. D’ailleurs une excellente surprise (pour moi) a été de constater l’absence totale de jumpscare. Tout est dans l’atmosphère, qui est déjà suffisamment palpable en soit. En revanche pour ceux qui n’aiment pas ça, le glauque est bien présent.
Le scénario par contre est quelque peu fouillis… On se fait un peu balader d’un fait à l’autre sans trop comprendre ce que le réalisateur veut nous dire. C’est assez particulier puisque les grosses ficelles du scénario sont plus qu’évidentes et il y a finalement peu de surprises, mais malgré cela de nombreuses zones d’ombre persistent et j’ai quand même eu l’impression de rater pas mal de points. Peut-être Gore Verbinsky s’est-il emmêlé les pinceaux en ne sachant comment utiliser ses idées. Ou alors peut être que cet effet est voulu, visant à embrouiller le spectateur à l’instar de Lockhart, le jeune trader, qui perd doucement pied.
Comment parlera-t-on de ce film dans 15 ans ? Un chef-d’œuvre incompris à sa sortie ? Un film moyen, mais outrageusement prétentieux ? L’aura-t-on oublié ? Je ne puis le dire, mais ce que je sais c’est que je vais m’accorder un deuxième visionnage :)
Salutations cinéphiles !
P.S. : En tant que jeune suisse, je ne peux que m’insurger de la terriblement mauvaise pub que ce film fait à la jeunesse d’ici… Ne vous inquiétez pas nous ne sommes pas comme ça.
Bon au moins les paysages montrés sont flatteurs (en fait ça a été tourné en Allemagne, Il s’agit du château Hohenzollern, près de Stuttgart… mais chuuut !).