A Day Off
6.9
A Day Off

Film de Lee Man-Hee (1968)

Holiday a ce quelque chose qui interpelle. Il interpelle par les différentes références qu’on pourrait lui allouer mais aussi par une cassure vis-à-vis des films dits de studio. Autant sur le fond que la forme, il y a comme un « vent nouveau » qui souffle sur cette œuvre, profondément empreinte d’une époque. Elle fait penser à la Nouvelle Vague française pour sa liberté narrative, au néo-réalisme italien par la retranscription d’une réalité, celle de la société coréenne : ses décors naturels (la rue et son marasme ambiant), la pauvreté (du couple) et la situation qui en découle (l’avortement obligé par manque d’argent). On pourrait également rapprocher ce film à cette « nouvelle vague » japonaise par le commentaire social de certains de ses films, bien qu’ici Lee Man-hee se refuse au commentaire. Il y dépeint des personnages face à l’adversité, en évitant tout sentimentalisme et encore plus, le misérabilisme qui pourrait en découler.


Avec Holiday, Lee Man-hee traite d’un sujet difficile où ses personnages sont tiraillés par le doute et le désespoir. L’œuvre se veut sombre et cruelle par le fatalisme qui s’abat. Le drame se joue en sourdine dans cette société, deux individus livrés à eux-mêmes souffrant dans l’ignorance générale. Pourtant la vie continuera, un jour en remplacera un autre sans espoir possible, avec ses mêmes tracas et une condition qui ne changera pas. Holiday est une œuvre intéressante s’inscrivant dans le réalisme d’une société coréenne aux paysages et aux décors déstructurés et déconstruits comme ses êtres qui l’habitent. Une œuvre sans fioriture et à la mise en scène inspirée. Une œuvre à voir et à vivre.


http://made-in-asie.blogspot.fr/2010/06/holiday-day-off-lee-man-hee-coree-avis.html

IllitchD
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le 29 mars 2013

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