A Day to Kill par pierrick_D_

Un étudiant solitaire et désenchanté traîne dans son centre commercial favori en observant les passants.Jusqu'au moment où déboule un jeune chômeur à cran et lourdement armé qui se met à tirer dans le tas,semant le chaos.Ah,ça partait pourtant bien,ce truc!Manifestement inspiré des tueries type Columbine qui ensanglantent de temps à autre les USA,le film commence comme un portrait sombre d'une société déliquescente et déshumanisée dans laquelle errent des paumés en proie à un cafard que ne peut juguler un consumérisme frénétique.Mais passée cette mise en place originale et intrigante,le scénario montre vite ses limites et l'histoire se traîne en longueur,plombée par le manque d'idées et de moyens et laissant au spectateur l'occasion de s'interroger à propos des invraisemblances qui le parsèment.Comment Malcolm,qui vit aux crochets de sa mère fauchée dans une caravane pourrie,peut-il se payer sa magnifique bagnole et l'arsenal coûteux dont il dispose?Pourquoi le centre commercial et son parking,endroits généralement très fréquentés,sont-ils quasiment déserts,si ce n'est qu'on n'a pas eu de quoi s'offrir de la figuration?Comment se fait-il que certains personnages,dont un Jeff visiblement shooté à l'ecstasy,puissent se balader dans la zone quadrillée par la police en pleine chasse à l'homme au vu et au su de flics que ça ne semble pas gêner?Et ce ne sont que quelques-unes des incohérences dont on nous gratifie.On suit les agissements d'une galerie de personnages clichés qui ne suscitent que l'indifférence ou l'antipathie.Se croisent donc un étudiant placide et philosophe,un tueur fou déterminé,un vendeur de fringues hâbleur,une desperate housewife chaudasse,un dragueur sur le retour,un vigile émigré haïtien et quelques jeunes décervelés et drogués,tous victimes de la pression d'un monde impitoyable,tous aux prises avec des vies insatisfaisantes dont ils ne savent trop comment se dépêtrer.Le réalisateur Joe Hahn,dont c'est le premier long-métrage,essaie de compenser l'absence de rythme et d'intensité du script en se livrant à des affèteries stylistiques genre ralentis et images accélérées ou déformées,sans parvenir pour autant à masquer le vide de l'entreprise.Au passage,Hahn,qui est le DJ de Linkin Park,en profite pour caser la musique,d'ailleurs très moyenne,de son groupe qui signe la bande originale.La distribution,qui est de qualité,mélange jeunes acteurs et valeurs sûres.Le tranquille Cameron Monaghan et James Frecheville,charismatique en tireur cinglé,sont d'intéressantes révélations et sont encadrés par les solides Peter Stormare,Gina Gershon et Vincent d'Onofrio,ce dernier étant également co-producteur et co-scénariste d'un film tiré d'un roman du comédien Eric Bogosian.