Comme toutes les productions A24, A Different Man offre aux spectateurs une expérience cinéma différente de celles que donne les Majors hollywoodiennes. Le scénario nous fait suivre le parcours d'un homme pas comme les autres, du moins physiquement puisque celui-ci est atteint par une fibromatose déformant complètement son visage, pourtant il rêve de devenir comédien à Broadway ! Pitché ainsi cela pourrait sembler assez habituelle comme histoire, sauf que ce récit si il démarre conventionnellement, devient par la suite bien plus psychologique et cauchemardesque. Il y toute une suite d'événements surprenants, de rebondissements et de personnages apportant du contenu par leurs faiblesses humaines, par leurs ambitions et déceptions; je comparerais ce film aux travaux de Charlie Kaufman qui aurait croisé John Cassavetes et/ou David Lynch, d'ailleurs il ne faut pas prendre trop ce film par le biais du Réalisme, plutôt se laisser porter par les nombreux symboles, clins d'oeil cinématographiques (scénaristiques et visuels) distillés par-ci, par-là. Les dernières vingt minutes sont par contre assez déconcertante narrativement parlant à cause de l'aspect elliptique que prend le récit. Sebastian Stan masqué est saisissant tout comme Adam Pearson, l'acteur au visage tout aussi inoubliable que son jeu (déjà vu brièvement dans Under the Skin). Bref c'est tout à fait le genre de long-métrage pour lequel la maison A24 est ce qu'il se fait de mieux dans le monde du Septième Art depuis une grosse dizaine d'années.