Spoiler : à la fin, il meurt.

Les films contemplatifs sont parfois plus turbulents que des films d'action. Parce que s'il se passe peu de chose sous nos yeux, il y a de la place pour le mouvement entre neurones et parce que personne n'ose proposer un film contemplatif sans un concept qui l'habille, avec plus ou moins de style, et plus ou moins d'épaisseurs.

Le concept de cette histoire de fantôme est d'une étoffe un peu mince : le spectateur est comme le fantôme, il contemple. Il contemple avec passivité. Il contemple avec impuissance. Il contemple la belle et épurée Rooney Mara remplir son vide en bouffant une tarte pendant des plombes. Il contemple le temps qui passe à travers l'immobile tapisserie qui se délite. Il contemple la vie l'amour la mort le vide. Il contemple sans force, mais il contemple tellement qu'il finit par se contempler lui-même en train de faire des bisous ensommeillés à la belle et épurée et pâle comme un linge Rooney Mara.
Alors je ne dis pas que l'idée est naze, je dis que ce réal se contemple à tel point filmer que la poésie évanescente du film paraît comme emballée dans un packaging. C'est un concept qui autorise assez peu de mouvement entre neurones à vrai dire, tel ce morceau electro-rock composé par Casey Affleck, minimalisme dans l'air du temps, comme le décor, froid et parfait jusqu'à l'invraisemblance (de même que les abdominaux transverses du monsieur d'ailleurs au passage) et donc finalement inhabité, infertile.
C'était l'idée hein, ça va ON A COMPRIS. Le manque, le dépouillement de la mort tout ça, ok. Était il nécessaire de nous laisser plantés 1H15 sur 1H30 dans le salon dernier cri de chez Habitat pour la faire passer ? Ou bien l'idée était elle de démontrer qu'on a du goût et qu'on sait faire de belles images ?