Je ne sais pas trop comment l’aborder ce film. C’est mon premier Cronenberg, et je ne sais pas si j’ai aimé ou pas. Me voilà donc dans une fâcheuse position, ai-je été pris par la puissance de la violence et de la mise en scène ? Ou ennuyé par des passages trop vides et une histoire qui part un peu trop loin à mon sens. Voilà donc, ce que je pense de ce History of Violence, il est à la fois monstrueusement bon, et à la fois désagréablement fade.
Ce n’est pas un film qui me marquera, mais ce n’est pas un film qui me dégoûte. J’ai l’impression que Cronenberg s’est embrouillé. Il veut à la fois avoir quelque chose de relativement violent, mais avec une mise en scène calme qui se veut monotone pour accentuer le quotidien basculé du personnage. En fin de compte, c’est une mise en scène intelligente, mais qui ne me touche pas, ou pire, a rendu mon visionnage ennuyeux. Ça va sans dire, des scènes de rallonges, il y en a. Le film dure presque une heure trente, et il y a certaines scènes qui n’ont presque rien à faire là. Comme s’il fallait absolument rallonger le film. Mais en même temps, ces scènes de silence, ça veut dire quelque chose, mais… c’est chiant ! Ouais… voilà le truc, c’est chiant.
Et même dans le scénario, c’est chiant. Au départ, le film s’annonçait comme dénonciateur des médias, et voulait montrer le basculement d’une vie simple et tranquille. Mais il part dans des délires avec des mafieux à tout va, pour finir dans un bain de sang, où ça ne veut plus rien dire. En fait, ça me rappel American History X ! Ce même style de violence, cette même mise en scène calme dans une ambiance pesante. Mais le truc, c’est que j’ai déjà vu American History X. Certes, c’est pas le même propos, c’est pas la même histoire. Mais en regardant A History of Violence, j’ai vraiment eu l’impression de me retrouver face à un sous American History X.
Donc c’est chiant. Parce que je sais où veut me mener Cronenberg, j’ai compris les raisons pour lesquelles il a fait sa mise en scène, je l’ai trouvé bonne… mais ça ne m’a rien fait. Donc là, j’ai l’impression que ça dépend que de moi. Si toi, qui me lis, tu as été touché par l’intelligence de ce film (et j’affirme qu’il est intelligent), cool, je suis content pour toi. Mais moi, ça m’a rien fait, et j’en suis déçu.

Créée

le 10 nov. 2016

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James-Betaman

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