Mallick, grand sentimental dès ses débuts, a ici l'air de sonder la nature féminine en profondeur, emportée face à un personnage masculin beaucoup plus neutre mais qui fini par péter un câble. Même si sa vision me semble plutôt réductrice, il est clair qu'il touche à une sorte d'universalité occidentale où la femme est "formatée" jusque dans son émancipation et l'homme dans son interiorisation. Il tend à nous montrer comme au fond tout est simple et uniforme même si le monde et la vie refusent de s'y plier.
Le film est plutôt contemplatif, un peu expérimental, intimiste et fort prétentieux, condescendant.


L'attitude d'une femme charismatique séduite par un beau gosse aisé et taiseux y est par deux fois dépeinte de façon similaire, c'est que ce film nous précise qu'il en va ainsi, la nature féminine craque pour une ballade en 4x4 qui donne sur une partie de campagne avec un gars souriant et respectueux (et tatoué). Ce film nous emmène en plein voyeurisme de l'intimité d'un couple, leur séparation, amourette de passage, retrouvaille, mariage, insatisfaction et split, relativement lambda... À quoi bon?


Oui, c'est l'occasion de suivre une jeune et jolie française avec sa petite fille de 10 ans, voyage de plaisance autour de l'Europe, laquelle ne manque pas d'être idéalisée: "Ici les gens sont vrais!". Et puis cette exubérance exotique de mademoiselle, à danser avec les balais dans une grande surface, et à lancer son thaî-shi à tous les coins-de-rues, se prête bien à la France, pays de bonasses fofolles aux yeux des étasunien/nes. Certes, ce type d'émancipation frenchy est d'un lointain import made in usa préalable et ce film célèbre à sa façon la conquête culturelle de l'Europe.


D'ailleurs, Ben Affleck qui bosse dans on ne sait quoi en gestion de l'environnement, est confronté à la pollution chimique de nappes d'eau, quelques séquences sur des sites contaminés ponctuent le film. L'air de rien, il risque inévitablement d'y avoir de réels problèmes de pollution totale dans certains états, tels que l'Europe pourraient devenir terre d'accueil pour des vagues de migrants obèses, armés et qui roulent en camions. "À la merveille" prépare aussi discrètement ce terrain...


Puis, ce film nous parle de foi chrétienne (?), la voix off d'un prêtre philanthrope qui se lamente, la confession, la messe, le mariage, mais rien n'est vraiment clair à ce propos, peut-être l'est-ce plus pour des croyant/es? Y a-t-il une remise en question de la religion ou au contraire sa valorisation?


Ce film m'a laissé la sale impression de prendre les gens pour des cons à brandir les gros clichés en prétendant proposer de l'art.

tobor
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le 29 janv. 2016

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tobor

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