Académisme hollywoodien ronflant du début à la fin, et sur tous les axes : sur les échecs, sur la vie de famille, sur le talent d'un enfant, sur les difficiles relations sociales quand on est un génie, etc. Grosses ficelles des années 1990 états-uniennes, avec un récit archi programmatique dont on prévoit absolument toutes les péripéties et qui se ridiculise à de nombreux endroits, que ce soit dans la mise en scène pure ou dans l'illustration de certains passages propres à son sujet — les échecs. Par exemple, le duel final est un très bon exemple de ce foutage de gueule en nous montrant le dernier coup d'un enfant prodige ne voyant pas l'impasse totalement évidente dans laquelle il s’engouffre contre le héros... Pathétique.
C'est bien drôle de voir Ben Kingsley avec des cheveux dans le rôle (du vrai prof d'échecs) Bruce Pandolfini, ou encore Laurence Fishburne en joueur de rue... Il y a même beaucoup de têtes connues de passage William H. Macy, Tony Shalhoub, Dan Hedaya, mais bon si c'est pour mettre Joe Mantegna dans un rôle de père aussi fade, à quoi bon. "Searching for Bobby Fischer" est on ne peut plus incapable de proposer quoi que ce soit d'intéressant dans le registre des parents qui découvrent le talent de leur fils, qui ne savent pas le gérer, à tel point que l'histoire pourtant vraie de Josh Waitzkin ne passionne pas un seul instant. Il est fait référence à Bobby Fischer mais cela ressemble plus à de l'arnaque qu'à autre chose — l'ampleur de ses frasques n'est pas du tout retranscrite. Un film désagréablement superficiel sur le thème des enfants prodiges. On aurait pu parler d'autre chose que des échecs, on n'aurait presque pas vu la différence.