Que dire sur ce documentaire qui ne manque pas de nous déstabiliser en découvrant une autre réalité sur les camps de la mort nazis ?

Je dirais presque... rien ! Tant ce sujet défie le raisonnement humain !

Nous avons eu la chance de visionner ce documentaire en présence du réalisateur Christophe Cognet. Ce fut passionnant ! Mais assez terrible...

Car il faut aller voir ce film sidérant. Comment ne pas être sensible à ces photos exhumées par Christophe Cognet, réalisateur têtu, passionné, volontaire ? Il a pris le temps pour comprendre les messages transmis par ces quelques photos prises à la volée, avec les moyens du bord, avec des appareils photos peu performants, par de jeunes prisonniers qui ont pris tous les risques en laissant à la postérité une certaine réalité de la vie des camps de concentration, comme Dachau ou Auswichtz. En se rendant sur place, le réalisateur a cherché à replacer les photos à l'endroit où elles avaient été prises, afin de mieux comprendre le contexte et les situations à cet l'instant. C'est très éclairant. Mais aussi, dramatique et bouleversant...

Comment ne pas être touché par ces femmes nues qui venaient de se déshabiller croyant aller prendre une douche, pour n'être plus que des cadavres sur la photo suivante, avant de finir dans un crématorium à l'air libre, que les Sonderkommandos peinaient à gérer, à moins qu'ils ne s'interrogeaient sur le sens de leur tâche...?

Comment ne pas être sensible devant la dignité de ces jeunes filles d'une vingtaine d'années, presque souriantes, apprêtées, alors qu'elles avaient été torturées, essayant de paraitre belles, malgré les plaies, les blessures et la souffrance qu'elles osaient offrir à la caméra en oubliant toute pudeur ? Notamment, le portrait de cette jeune fille de 18 ans à laquelle on avait réduit la longueur de ses os des jambes pour comprendre comment son corps allait réagir, était bouleversant. Elle souriait, paraissait 60 ans, et montrait ses jambes traumatisées. Elle est morte un peu plus tard...

Comment ne pas être bousculé par ses prisonniers allongés sur l'herbe à Dachau, presque tranquilles, tandis que le crématorium voisin fumait à n'en plus finir ? Que se passait-il réellement ? A quoi pensaient-ils ?

Sans musique, car le rythme des images suffit à lui-même, parfois d'une lenteur suffocante, le film prend son temps pour nous faire méditer sur la violence et la barbarie humaine. C'est édifiant ! Et ces photos ne peuvent que nous faire réfléchir sur la réalité de la guerre en Ukraine. Allez voir ce film s'il passe près de chez vous... Vous en sortirez grandi !

Eric-ROBINNE
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le 24 mars 2023

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Eric ROBINNE

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