Nous ne pouvons ignorer À Saint-Henri le 5 septembre dans notre cinématographie à cause de la place qu’il occupe dans son évolution. Le département français de l’ONF est dans sa lancée au début des années 60 grâce à la vision de ses principaux artisans qui cherchent à dévoiler le monde qu’ils observent à l’état pur. Sans préméditation, en direct. Caméra légère à l’épaule, Michel Brault défricha cette approche en compagnie de Gilles Groulx en 1958 avec le film Les raquetteurs. Sa rencontre avec l’ethnologue-cinéaste Jean Rouch en 1959 et leur désir commun de filmer le monde tel qu’il est l’amène à traverser l’Atlantique pour contribuer à la direction photo de Chronique d’un été. Documentaire portant sur le thème du bonheur que Rouch a coréalisé en 1962 avec le sociologue Edgar Morin. L’intention derrière ce film était louable mais le résultat peu concluant. Trop de bavardage et vérité manipulée. J’ai l’impression que Brault a beaucoup appris de cette expérience et que ça l’a beaucoup servi par la suite. On le sent déjà dans cette œuvre produite par Fernand Dansereau. Le quartier est saisi à son insu. La caméra se rapproche en restant discrète. Le film recèle quelques bijoux dont la séquence où un travailleur bien assis dans cuisine raconte comment il a rencontré sa femme et justifie sa situation de gars de shop par ses problèmes oculaires. Le visuel du film, lui, est magnifique notamment les images nous dévoilant l’environnement urbain. Cette journée dans la vie de St-Henri est une étape importante pour la suite du monde…

Elg
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le 7 nov. 2023

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