Kafkaïen, mais compréhensible.

Je n'ai pas lu le roman de Dick, car j'appréhendais de lire un nouvel ouvrage sur les drogues après l'intéressant mais terrifiant "Le dieu venu du centaure", et parce que ce sont les interrogations théologiques de la fin qui me touchent le plus chez cet auteur.

Je me suis donc plongé dans le film sans a priori, si ce n'est une légère appréhension : la drogue véhicule souvent le sordide gratuit (cf "Requiem for a dream"). Ayant vu le film sans sous-titres, il est possible que quelques subtilités m'aient échappées, mais j'ai compris l'essentiel.

Le film a été retravaillé pour prendre l'aspect d'un dessin animé, ce qui donne à l'image un aspect chatoyant un peu déroutant (la poitrine de Mlle Ryder a peut-être aussi été légèrement augmenté dans le processus). Tous les acteurs sont bons, de Downey Jr. à Harrelson (dans un rôle peu à son avantage ^^).

Le film décrit et dénonce la paranoïa provoquée par la drogue, comme le confirme la dédicace finale de Dick à ses amis victimes de la drogue. Je m'attendais à être encore plus perdu par la narration, mais au final cela reste assez linéaire. Les visites chez les neuropsychiatres ponctuent la descente aux enfers de Fred et son combat pour se souvenir de son identité. La musique est un arrière-fond de violons ténus ou de grincements, etc... bref tout ce qui connote la désorientation des sens. Personnellement je n'aime pas trop. La fin est bien, elle laisse l'interprétation ouverte.

Ce film plaira énormément à tous les fans de prise de tête narrative, mais reste tout de même assez lisible. Intéressant.