J'ai avant tout été attiré par ce film en découvrant sa sublime B.O., signée Joe Hisaishi (qui signe également la B.O. de la plupart des Ghibli dont on reconnait immédiatement la patte) qui m'a tout de suite donné envie de m'intéresser au film à l'affiche par ailleurs toute aussi sublime. De plus, même si Takeshi Kitano est très connu et notamment réputé pour son cinéma violent (mais pas que), je ne connais aucun film de sa filmographie, je ne savais ainsi pas vraiment à quoi m'attendre. Mais c'est donc ici l'histoire d'un jeune homme sourd-muet éboueur qui ramasse un jour une planche de surf et décide de faire de ce sport sa nouvelle passion. En effet, avec sa petite amie également sourde et muette, ils se rendent tous les jours à la plage, la petite amie regardant son copain faire du surf. Ah oui, pas beaucoup d'action effectivement mais avec une B.O. pareille, je m'attendais à ce genre de film contemplatif. C'est en effet la musique qui apporte les émotions mais également les dialogues puisque les deux personnages ne parlent pas donc. Et c'est tout aussi bien car cela évite bon nombre de dialogues inutiles et renforce l'aspect contemplatif. Nous avons effectivement énormément de plans fixes qui semblent avoir été pensés comme des tableaux ; c'est-à-dire que rien dans la composition des plans n'est laissé au hasard, tout est pensé pour être symétrique et esthétique. L'histoire, il y en a peu, mais elle n'en est pas moins captivante, ou plutôt envoutante pour autant. Enfin j'exagère quand je dis qu'il y en a peu car elle raconte en réalité beaucoup de choses sur son contexte (notamment la relation entre les personnages et les relations de couple au Japon) mais surtout sur ses personnages, sur ce couple qui ne repose que sur des non-dits ou, au contraire, des échanges de regards qui veulent tout dire. "A Scene at the Sea" est donc tout aussi poétique que son titre et son affiche tout en comportant une relative violence sous-jacente.