Film tout terrain

Immense film, à l'image de son actrice principale Isild le Besco (19 ans à l'époque) qui se donne entière à son réa, et à l'image du réa qui se donne entier pour ses comédiens. A tout de suite dégage le chemin avec des scènes ultra dynamiques et n'empêtre jamais son histoire de cavale, de road-movie dans la surenchère psychologique ou la banalité, les dialogues sont d'une intelligence... il se dégage de l'ensemble un sentiment d'acte accompli, secret, chuchoté à l'oreille, et une densité extraordinaire, au point qu'entre toutes les localisations explorées par les personnages et nos sens, on a cette impression d'avoir vécu plusieurs années, ou au moins d'avoir vu plus de 2h de film... alors qu'il ne fait qu'1h30... Éclairé par notre Caroline nationale, le film est constamment à l'équilibre, entre les gouffres de la vie, et les envolées superbes, les cris d'angoisse et les rages amoureuses. Superbe.

"Dans le cinéma la pauvreté, c'est la liberté" dit Jacquot dans l'interview avec l'actrice, la formule lui va décidément bien pour ce film d'une fougue incroyable...