Alors, ce n’est pas une critique facile étant donné la médiocre note que ce film obtient ici. Je ne lis pas les mauvaises critiques sinon je ne publierai jamais celle-ci…
On m’a imposé ce film, un samedi soir, assise sur un canapé et trop enfoncée pour me lever j’ai cédé et j’ai donné sa chance au film, mais à reculons.
Les premières minutes sont crispantes, tout est trop évident, trop gros, trop cliché. Le steward beau gosse et charismatique, qui envahit l’espace, l'hôtesse de l'air un peu niaise etc. Je retiens ma respiration, j’ai peur, il a une chance encore de s’en sortir ce n’est que les 10 premières minutes. Mais en même temps… Il y a ce cadrage, cette luminosité particulière. Du théâtre, voila, on dirait une scène de théâtre, et ce n’est pas déplaisant.
Et on voit José Garcia, on sert les dents, il n’est pas l’assurance d’un bon film malheureusement même s’il n’est pas non plus celle d’un navet.
Et puis sans trop savoir comment, même si on devine très facilement la suite et que tout est connu d’avance, on se plait à rester. Pio est parfait pour le rôle, il est en équilibre sur la crête, sans tomber du côté du mec lourdaud ni du mec pas drôle.
Et, avec étonnement, on se marre. On se marre de l’absurdité de la situation mais pas parce qu’on se moque ni parce que c’est vu et revu, non, parce que c’est drôle. Comme au théâtre, le comique de geste déclenche les rires, sans se forcer.
Et les acteurs autour sont quasi parfaits, ils ne dépassent pas sur le terrain de jeu des autres, et à l’inverse, Pio ,n’est pas le seul que l’on retient. Contrairement à un film nul, on en sort en pouvant parler des seconds rôles, même des rôles de 3e plan. C’est le tout du film qui fait son charme, cette théâtralisation de la situation, menée avec finesse, sans temps morts. Les blagues ne sont pas réutilisées et recyclées à l’extrême. Les rôles se complètent, chacun a sa place, une belle harmonie d’humains dans un sous marin nucléaire. Je respire aussi, par ce que Marianne est la seule femme à bord, et Benazech (le commandant du sous marin, incarné par José Garcia), est "un peu" de la vieille école... J'anticipais anxieusement le carnage de blagues bien lourdes et sexistes, avec une Marianne qui glousse docilement aux blagues de son supérieur. Mais que n'est ni !
Et, la petite cerise sur le gâteau c’est la poésie, je ne vais pas en faire des caisses, mais il a ces moments, où on se sait pas trop si c’est la lumière ou la musique mais l’adage est poétique, pas poétique dans le sens introspection sur la vie et sur sois même à la Nomadland, non une poésie plus légère, sans vraie moralité que la légèreté finalement. Et pourtant j’adore me remettre en question …
Il est vrai que certains moments sont très prévisibles et peut être trop même, ça nous crispe un peu parce qu’on voudrait être pris de court.
Mais je ris, tout le long, je m’attache. Je crois bien que c’est une comédie. Et ça fait du bien de la légèreté, à bon escient bien sur.
J’ai passé un bon samedi soir.