Sorti en France sous le titre Abigail : le pouvoir de l’élue (sic), ce film steampunk russe ne va pas révolutionner le genre, déjà peu représenté à l’écran, mais peut permettre aux plus jeunes de passer un agréable moment. Dans une cité coupée du monde par une muraille, une épidémie frappe les habitants qui doivent se soumettre à une dictature militaro-médicale. Les infectés sont alors enlevés et exécutés afin de préserver la population saine. Au milieu de ce monde dystopique, la petite Abigail voit son père, un étrange inventeur, être enlevé sous ses yeux. Des années plus tard, elle décide de partir à sa recherche, tandis qu’on découvre l’existence de personnes possédant des pouvoirs magiques. L’intrigue steampunk se teinte alors de fantasy urbaine et l’intrigue accélère.
Tout cela pose les bases d’un univers intéressant, servi par des effets spéciaux de qualité, une lumière savamment dosée et des décors soignés. Les différents éléments mis en place permettent d’être immergé dans cette intrigue riche qui n’est pas si simple que cela à appréhender. Etant donné les critiques que j’ai pu lire, pas mal de gens n’ont compris ni les flashbacks ni les interactions entre le père et sa fille, et encore moins les enjeux de ce conte initiatique.
Malgré l’originalité de cet ensemble, la mayonnaise ne prend pas totalement, tout d’abord en raison d’un casting improbable. Tout d’abord, Tinatin Dalakishvili incarne une jeune fille de dix ans de moins que son âge véritable, ce qui se voit et plombe ses relations avec les autres personnages. Autour d’elle, les acteurs ne convainquent pas vraiment, par manque de charisme et par une direction d’acteurs assez médiocre. Ajoutons à cela un doublage et une traduction catastrophiques, avec des voix débiles et un habillage sonore qui tranche avec les superbes musiques originales. Il vaut donc mieux regarder le film en anglais (puisque le film a été tourné dans cette langue), même si, là aussi, les échanges ne sont pas parfaits. Ne vous attendez pas à une grande fresque, mais à un film sympathique qui méritait un meilleur développement.

DenisLabbe
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le 26 oct. 2020

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Denis Labbe

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