Mon zami, tu es homosexuel et tu le sais. Et rien ne te déchire plus le coeur que de ne pas pouvoir aller t’exploser les rétines face à des écrans de plus de dix mètres de long exposant des films qui ont pour sujet l’homosexualité sans que tes petits camarades te traitent de grosse tante. Et comme le dit cette phrase méconnue de Oscar Wilde (sans doute méconnue car ce n’est pas lui qui l’a dit), “c’est dans l’attente qu’on obtient satisfaction”. Alors mon zami, me voilà pour te donner un petit conseil puisque dans la vie, on est jamais trop aidé. Attention, je me lance dans une anecdote amusante et personnelle. Voilà que je me suis dis qu’en 2014, je devrais élargir grandement mon horizon de film à voir, alors je rends visite à mon ami homo pour voir tous les merveilleux films qu’il pouvait avoir. De “Eyes Wide Shut” à Brokeback Mountain, j’aperçois “Absent”. Naturellement, je lui demande : “Pourquoi “Eyes Wide Shut”. Il me répond “pour le réceptionniste”. Je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet et lui dit “Prête moi le tout”. Sur ce, il me regarde un sourire en coin de lèvre, nous ne réalisons jamais le danger d’une contrepèterie involontaire avec ces gens là !

Bref, douloureusement, je rentre chez moi et découvre ce film, oscillant entre une anesthésie générale et un grand bouleversement dans ma vision du cinéma gay qui, avouons le, en a pris plein la gueule cette année grâce à notre patrie. Là dessus, nous découvrons une liaison entre un professeur de natation et un élève de natation qui, a première vue, ne nage pas dans le même courant. L’élève fait tout pour passer une nuit avec son professeur, quitte à inventer n’importe quel mensonge pour ne pas retourner chez lui. Le prof l’héberge, et l’élève va plus tard exprimer explicitement ses envies à son professeur qui lui répondra par un bon gros coup de poing dans la gueule. Là ou Marco Berger nous emmerde, c’est cette lenteur omniprésente qui nous donne cent fois l’envie de nous injecter une piqûre de Derrick pour avoir un peu d’action dans le sang. L’idée est intéressante merde, même si loin d’être inédite, alors pourquoi tenter de nous faire entrer dans un état proche de la prostration ?

Mais attention mon zami, Marco Berger ne nous prend pas pour des moutons, dans son film dont la qualité est assez superficielle en terme de suspens, d’action et de charisme, il nous offre des performances plutôt correct, et surtout une fin bien amenée et construite et même surprenante. Et c’est autre chose que ces longs-métrage que je n’ose pas appeler film, fait pour ces babas arriérés du Monde du Cinéma merde quoi qui tentent de glisser une propagande anti-gay avec des films attire-merde pour exterminer le peu de personne vraiment intolérante qui de toute façon ne regarderont jamais ces films. Marco Berger n’a au moins pas, lui, l’arrogance de nous sortir un film qui se vaut être en or comme ces désastres français où deux ingrates se mangent le panier garni dans un film plus que mauvais pour représenter cette minorité gay qui elle, j’en suis convaincu, n’imagine même pas se reconnaître à travers des films aussi cliché et con, qui provoquent sans doute en eux un dégoût hypertrophique pour le cinéma.

Et c’est là ou “Absent” réussi, malgré son manque d’énergie redoutable, il réussi à braver tous les petits clichés du genre, il réussi à être, pas original, mais différent, il est un drame sans pour autant nous tirer les larmes du nez, ça n’est pas son but. La dernière fois que j’ai sorti un truc comme ça sur un site “concurrent”, un sinoque pré-pubère s’est empressé de me traiter d’homophobe alors que j’insulte juste le manque d’ambition de certains réalisateurs qui se lancent dans le thème gay avec l’unique but de s’en mettre plein les poches et de se faire lécher les choses par tous ceux qui passent parce que "c'est beau, c'est moderne et bouleversant, merde quoi". Je lui demande s’il est un homosexuel vorace et féroce et accentue ses insultes, me disant que c’est honteux d’avoir un pseudo pareil. Je ne relève pas son inculture terrible alors que mon pseudo est juste composée de deux lettres. Deux initiales qui pourraient être pour Pierre Dac, Pierre Doris, Paul Dano même, mais surtout pour Pierre Desproges. Pouf Pouf … M’insulter moi d’homophobe, alors que je regarde de la MMA, que je suis un fan inconsidéré de Ian McKellen et me tape des films de “culture gay”.

Bref, regarder “Absent” aujourd’hui après “La vie d’Adèle” ou “Guillaume …”, c’est un peu comme regarder “Snowpiercer” après “Riddick” et “Elysium”, on se dit qu’un genre n’est finalement pas mort. C’est sans doute loin d’être un grand film, on a du mal à y rester dedans mais rien que pour une fin pareille, il mérite d’être vu.

Bon Film :)
P-D
6
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le 6 janv. 2014

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