Ace Attorney vous connaissez ? Mais si ! Phoenix Wright l’avocat maladroit qui sévit sur vos consoles Nintendo depuis un certain temps ? Cette franchise initiée en 2001 sur Gameboy advance au Japon uniquement, s’est vue enfin débarquer dans nos contrées en 2005 sur Nintendo DS avec 3 remakes consécutifs des premiers épisodes. Parce qu’on est des geeks autant vous dire qu’on a sauté sur l’occasion à l’époque et dévoré ces 3 romans euh je veux dire jeux-video… En effet la particularité de ces jeux est que vous allez passer 90% de votre temps à lire et à relire les même témoignages afin de les décortiquer et trouver une faille en présentant le bon objet, au bon moment ! Inutile de préciser que ce concept ne plait pas à tout le monde, mais si vous n’avez encore jamais plongé dans cet univers loufoque et extrêmement généreux, je vous conseille de ne pas perdre de temps et de faire l’effort des premières heures, effort nécessaire pour bien se plonger dans l’histoire. Surtout qu’a présent, la trilogie HD est disponible sur iOS et Android, donc aucune excuse pour passer à coté . Cette saga initiale a d’ailleurs connue trois suites sur Nintendo DS : Apollo Justice (jeu dans lequel on ne joue plus Phoenix, mais qui reste lié à son univers tout de même), Ace Attorney Investigation : Miles Edgeworth (sorti en Europe mais seulement en Anglais) et Ace Attorney Investigation 2 : Miles Edgeworth (Sorti uniquement au Japon). Mais ce n’est pas tout, Capcom nous a annoncé il y a peu que Phoenix Wright 4 allait sortir sur Nintendo 3DS ainsi qu’un crossover entre Professeur Layton et Phoenix Wright sobrement intitulé : Professor Layton versus Ace Attorney ! Voila de quoi alimenter notre Attorney-Mania pendant encore quelques temps.

Mais revenons au coeur du sujet de cet article : le film de Takashi Miike, qui à pour habitude de repousser les frontières du cinéma gore, mais qui cette fois s’attaque à la lourde tâche d’adapter un jeu video au cinéma. Le film venant à peine de sortir en dvd, je l’ai donc commandé sur YesAsia au format DVD, non pas en Blu-Ray car comme vous le savez peut-être, les DVD japonais sont dans la Zone 2 tout comme les nôtres, tandis que les Blu-Ray Jap sont eux dans en zone A lorsque nous sommes dans la zone B. Ensuite puisque je ne parle pas japonais, j’ai du ripper le dvd afin de pouvoir y ajouter des sous titres anglais que j’ai pu trouver ici. Si le prix exorbitant du dvd import ainsi que toutes ces manipulations vous rebutent, sachez que le dvd est prévu en France, mais nous n’avons pas encore de date.

Tout d’abord, sachez que ce film reprend de manière quasi identique toute la trame du premier jeu, on s’intéresse donc au fameux cas DL-6 et ce sont les mêmes procès qui s’enchainent, avec les même témoins, et les mêmes preuves… Ce film est d’une fidélité incroyable, seuls les lieux et les conditions du meutre du père de Miles Edgeworth ont quelques peu été remaniés. Après une intro assez déroutante et un peu fouillie si on ne connait pas le premier jeu, quelques procès s’enchainent très rapidement afin de présenter les deux protagonistes : Phoenix et Miles. Et on rentre alors dans le vif du sujet avec le meurtre de Mia, le mentor de Phoenix, et à partir de cet instant on ne décroche plus une seconde jusqu’à la fin du film. Takashi Miike nous transporte dans cet univers avec un brio inespéré, il arrive a résumer ce qui pouvait prendre une 20aine d’heure de lecture dans le jeu en 2H15 de film et le tout de manière très digeste et appréciable. Chaque personnage sonne juste, l’incompétence de Phoenix, la froideur d’Edgeworth, l’exubérance de Butz, la sagesse de Maya, l’experience de Von Karma et enfin le coté totalement à coté de la plaque du Juge ! Seul l’inspecteur Gumshoe semble moins incapable et débile que dans le jeu… C’est un déluge de personnages haut en couleurs totalement stéréotypés, et le miracle c’est qu’on ne sombre à aucun moment dans le ridicule, sauf bien sûr lorsque cela est volontaire !


Le niveau de détail est vraiment impressionnant, tout est la : les témoins qui pètent les plombs dès qu’ils sont débusqués, les confettis lorsque l’on fait acquitter l’accusé (d’ailleurs on a droit à l’énorme « non coupable » affiché dans la salle), même le Blue Badger, mascotte de la police locale est présent.
Mais pour moi, le vrai coup de génie de ce film est l’astuce utilisée par le réalisateur pour matérialiser les preuves et les fameuses répliques « Prends-ça » et « Objection » : une espèce de mécanisme sort du plafond et projete des hologrammes géants manipulables par l’avocat et le procureur, et ils n’hésitent pas à se les balancer à la tronche à tour de rôle, c’est vraiment jouissif et cela sonne tellement juste !
e pense que vous avez compris que j’ai vraiment adoré cette adaptation et la conseille à tous les fans, mais je m’interroge tout de même sur l’impact du film pour quelqu’un ne connaissant pas du tout la série ? La complexité de l’histoire étalée sur plusieurs procès peut être difficile à aborder vu le rythme effréné du film, et je pense que plusieurs visionnages peuvent être nécessaires pour les non initiés. Le film me parait tout de même difficilement dissociable des jeux dont il est tiré, et on comprends peut-être alors pourquoi il y a si peu d’adaptations cinématographiques de jeux-video aussi fidèles…
Creepers
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le 9 sept. 2012

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