Adieu ma concubine: La Chine à travers les âges

Découverte à l'aveugle de ce métrage lors d'un UGC Culte avec un pote, c'est enrichissant culturellement parlant mais cela reste pour un public de niche tant c'est particulier.


Pékin, 1924. Douzi entre à l’académie de maître Guan pour apprendre l’art de l’opéra chinois. Très vite, il se lie d’amitié avec le jeune Shitou. Devenus adolescents, les deux garçons obtiennent les rôles principaux de l’opéra « Adieu ma concubine ». Ce grand classique de la culture chinoise les mènera vers la gloire. Dix ans plus tard, désormais connus sous les noms de Dieyi et Xiaolou, les inséparables Douzi et Shitou jouent inlassablement ce même opéra. Mais un chamboulement va bientôt advenir. Amoureux de son partenaire depuis toujours, Douzi apprend les fiançailles de Shitou avec Juxian, une ancienne prostituée…


Ne connaissant rien de ce qu'on allait voir, on n'y est allé sans aucun préjugé et sans aucune attente et honnêtement, heureusement qu'on est assez ouvert d'esprit et plutôt cinéphage car je n'emmènerai pas tout le monde devant ce métrage durant plus de 3h.


Déjà, techniquement, le métrage fait vraiment son âge voir même plus -sorti la même année que Jurassik Park pour avoir un repère temporel-, que ce soit au niveau du bruitage, mixage son ou encore de la balance des blancs très très rustiques avec des images surexposés de fou et un son très souvent hyper saturé ou encore une mise en scène très sommaire et académique. Je pense que les jeunes générations, notamment celle Alpha seraient juste choquées du gouffre technique qu'il a entre ce qu'il se fait actuellement, même sur leurs propres téléphones/sur les réseaux sociaux et les œuvres comme celles-ci.


Autres choses pouvant les perturbés, hormis les scènes d'enfants battus inlassablement, la violence généralisée -physique, verbale, sexuelle- ou encore l'égorgement pur et simple d'une tortue montré frontalement, c'est tout simplement la façon de jouer du casting. En effet, c'est pour nous, très surjoué, très très théâtral mais ce n'est pas quelque chose d'anormal dans nombres de productions asiatiques, il s'agit là juste d'une différence culturelle (qui tend à s'effacer avec le temps d'ailleurs). C'est d'autant plus marquant lors des scènes d'opéra où l'acteur joue exclusivement en voie de tête -avec en plus du bruit assourdissant des musiques-.


Pour en revenir à l'histoire, sur le fond est hyper intéressante car elle permet d'en savoir plus sur l'histoire de la Chine et de cette période marquée par de profond changement politiques et idéologiques en - de 40 ans impactant l'ensemble des strates sociales et sociétales, à travers le prisme de la culture, symbole de l'unité d'un pays.


Sur la forme, c'est quand même beaucoup moins digeste, fluide et intuitive tant le rythme est particulier avec de nombreux moments longs ou répétitifs, ne faisant pas forcément avancer l'intrigue voir même avec une infime narration.


Bref, j'écris déjà beaucoup trop à l'instar selon moi du métrage.


Pour conclure, c'est une expérience, enrichissante à bien des égards, notamment culturellement parlant, mais qui ne conviendra pas à tout le monde et surtout selon moi aux jeunes générations ou publics non avertis. Je le reverrai pas mais je suis content de l'avoir vu.

Pour les curieux et cinéphiles.

lugdunum91
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le 24 mars 2024

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