Bijou serti d'un coeur de pierre

J'ai découvert tardivement que ce film était issu d'une pièce de théâtre, et cela se comprend au visionnage. On y perçoit donc toute l'importance du dialogue et des comportements de nos trois protagonistes.
Ainsi Adieu Monsieur Haffmann propose un huis clos, pendant l'occupation parisienne ou la cupidité d'un employé de bijouterie va prendre le dessus sur son devoir moral de protéger son patron qui lui a tout confié dans l'espoir de reprendre possession de ses biens et de sa vie après la guerre.

C'est un film qui est assez long pour ce qu'il a à raconter mais ça n'est pas tant un problème. Chacun des personnages, principaux comme secondaires, ont le temps de s'installer et de servir le récit. On se familiarise au décors qui revient et nous démontre une certaine importance de cadrage.
Alors certes il ne se passe pas une quantité de chose, en dehors de problèmes conjugaux et d'une perpétuelle vie de discrétion. Mais la fin vers laquelle le film choisit de nous emmener est efficace et souligne une certaine morale de "l'arroseur arrosé". Et c'est ici, comme toujours, que l'on distingue les fondations théâtrales de ce qui est présenté sur grand écran.

Somme toute, Adieu Monsieur Haffmann nous raconte des personnages et leurs destins dans un univers précis et illustré par une caméra bien précise elle aussi. La formule marche bien mais se veut relativement simple. Certains trop brefs passages malheureusement, nous mettent en évidence des fulgurances dans les prestations d'acteur et dans la mise en scène, mais ça ne voudra pas en faire plus. L'important est de conserver le texte et les personnages et donc cela devient un peu linéaire en cours de chemin.