After
5.5
After

Film de Ryan Smith (2012)

After ou During..? When and Where ?

"After", en soi, est comme un grand nombre de production à ce jour, une œuvre indépendante.
Ce n'est pas un Blockbuster donc, mais ce n'est pas non plus un film tourné la caméra sur l'épaule, et joué sans l'intelligence de l'émotion, une matière que j'affectionne particulièrement.


Si le sujet du film en lui-même n'a rien d'original (tout dépend encore une fois du parcours émotionnel de chacun dans cette vie si fragile, si étonnante, et parfois si cruelle notamment), c'est son traitement qui est particulier. Le film est "sincère" tout comme le jeu des acteurs d'une grande justesse et profondément touchant.
Ce que le film raconte, je l'ai vécu. Mais d'une autre façon. Pas comme le film le propose. Dans le générique de fin, dans les remerciements, on peut observer ceux concernant un médecin. Et c'est ce qui m'a fait prendre la plume pour défendre ce film que j'ai pu voir en version originale.
Je ne voudrais pas spoiler. J'apprécie trop les réflexions que l'on peut se faire pendant un film...
Donc, je vais cliquer sur le petit bouton [Spoiler] pour un instant, mais je conseille aux gens de voir le film avant, ce serait dommage.


Il s'agit d'un film traitant du coma comme il en existe d'autres par ailleurs. Par sincérité, mais tout en usant des outils qu'offre le Fantastique au cinéma (un bon outil pour emmener les gens vers Ailleurs), je suppose que l'auteur voire/ou le réalisateur se sont demandés où "nous" pouvions "être" à ce moment-là, "comment" le temps s'y passait, et ce que l'y on ressentait, si toutefois on percevait l"Autour".
Mon expérience, près d'un mois sous tube, vous dira que oui, nous percevons l'Autour. Nous n'entendons pas la voix des personnes environnantes dans 90% des cas mais nous les sublimons par des rêves.
L'auteur utilise le mot "âme" dans le film. Car c'est une expérience tellement étrange qu'on ramène souvent cette situation au religieux. Le mot le plus évident reste "ésotérique". Pour moi, il n'y a rien eu de tout cela. Il y a eu simplement des cauchemars parfois, des visions oniriques proches de l'environnement proche mais retranscrites comme les rêves le proposent, des situations rêvées de moments réels et j'en passe. Mais pas de couloir blanc à la saveur d'un inconscient collectif sans imagination. Ayant eu deux attaques durant ce coma, la deuxième, au moment où ils réussissaient à me "garder", de justesse, je me souviens d'un écran noir et d'un sensation de froid m'entourer. Au cinéma, cela ressemblerait non pas à Mr Black, mais plutôt à une faucheuse ou, comme dans le film, un brouillard, mais invisible. Comme au cinéma, à une "fin de film", mais sans générique. Et d'ailleurs, dans ce sommeil étrange, j'attendais bizarrement, de voir des lettres monter. Mais rien ne venait. Par chance, je suis encore de ce monde, hummmm que c'est bon. Et qu'importe les séquelles... J'ai redécouvert en premier les couleurs puis le froid sous la forme de neige. Se sentir vivant.


J'avais, un jour, eu la chance, quand j'exerçais professionnellement, de souvent parler d'écriture avec une jeune écrivaine qui en vivait, n'exerçant quand à moi cette activité comme un simple hobby. Et elle m'avait dit un jour que c'était les personnages qui la guidaient dans son histoire. Alors que je pensais à l'inverse. On définissait l'histoire et on y incrustait les personnages, mais bon, cela méritait un sujet à part, et personne ne détient le vérité sur le sujet.
C'est simplement qu'elle bousculait ma façon de penser.
Pour elle, c'est comme s'ils la prenaient en otage. Mais, à mes yeux, à ce moment-là, elle avait raison sur un point : si les personnages sont bien écrits, s'ils prennent vraiment part à l'histoire (et que le jeu des acteurs est juste et sincère), l'histoire sera bonne. Enfin, on peut l'imaginer. Après tout est affaire de goût et de point de vue...


"After" profite notamment d'une photographie superbe, et d'un personnage adepte des Comics (à ce sujet, allez jusqu'au bout du générique, même si aucune révélation ne viendra à vous pour autant, lol) qui donne à ce film une dimension narrative extrêmement bien écrite. Une part de jeunesse s'y trouve, l'auteur ne tentant pas spécialement de nous faire deviner le "truc" que l'on perçoit facilement assez vite.
Pour ma part, je trouve que le sujet n'a rien d'aisé à être traité. On y retrouvera un petit bout du "Secret de Terabithia", un brin de l'"effet papillon" juste pour un simple fait du film, on pardonnera quelques lenteurs et quelques erreurs de jeunesse, mais je pense et j'espère que vous saurez y retrouver un petit quelque chose de votre propre vie car l'écriture reste intelligente et touchante, et les personnages tout autant. Et quand on aime les contes, le théâtre, l'écriture, les Comics et le Fantastique, c'est plutôt agréable à découvrir, moi qui ai vécu un bout de cette jeunesse aussi...
Je vous donc souhaite une belle petite projection, and cya.
Take care of you. ;)

Muchopanam
8
Écrit par

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Créée

le 17 août 2015

Critique lue 908 fois

2 j'aime

Mucho Panam

Écrit par

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2

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