J'ai pu découvrir le film à l'étrange Festival dans une salle pleine à craquer et fébrile. Je voyage que nous propose Mandico, est un trip absolu, un voyage dans un monde qui nous invite à lâcher prise, le film se passe sans que l'on sente le temps passer. J'étais frustrée même que ça ne dure pas plus longtemps. Un film qui touchera peut-être davantage un public féminin, non binaire ou agenre. Un public cinéphile qui aime prendre du plaisir, un public qui ne reste pas enfermé dans ses idées préconçues sur le genre. Mandico ouvre des portes avec After blue (Paradis Sale). Ce nouveau film est à la fois un prolongement des Garçons Sauvages et un voyage extrêmement différent. Mandico se renouvelle et déploie son style, il crée un nouveau film cocktail, mêlant aventure, fantaisie, western, classicisme et avant garde. Un récit clair et linéaire, complexifié, densifié par des rencontres et des circonvolutions jouissives, surréalistes et très drôles. Brillant dans sa mise en scène lyrique, éblouissant dans ses décors, costumes et éclairages. Sa direction d'actrice plus subtile que dans les garçons sauvages, reste non conventionnelle. Ces interprètes (en particulier Elina Löwensohn et Vimala Pons) sont au sommet, créant des personnages ambigus et attachantes. Il y a aussi des nouveaux visages dépaysants, Agata Buzek et Paula Luna, apportent au film un exotisme nordique hypnotique. Ce film joue avec le trouble des sentiments, les utopies futuristes et surtout nous parle du rapport mère fille d'une façon extrêmement originale. Les questions de l'héroïsme et du refus de la vengeance y sont centrales. Mais aussi la place des morts, des esprits dans une société qui regarde vers l'avenir, autrement. Mandico invente le cinéma de la générosité, le cinéma stupéfiant, un feu d'artifice permanent. Un film que je veux revoir, tellement l'addiction a été forte. J'avais adoré les Garçons Sauvages, je suis amoureuse d'After Blue (Paradis Sale). Le film a beaucoup été aimé autour de moi, il a beaucoup troublé aussi. Ne boudons pas notre plaisir, c'est tellement rare un cinéaste français contemporain qui nous propose d'explorer de nouveaux territoires cinématographiques, comme une réponse arty, ludique et intelligente aux blockbusters. Ce film deviendra une référence.

BertrandMandico
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le 24 sept. 2021

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eva redux

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