Dès les premières images, on est plongé dans le bain. Les images du Yorkshire se mêlent aux cartes (la Carte et le Territoire) et signaux. Les dessins de Blutch (…) succèdent aux rues de York. Les murs sont des tentures, les fleurs sont en plastique. Ici le signifié sera occulté par le signifiant, le réel par sa représentation. Tout sera pour de faux, d'artificialité enfantine.. ''On dirait qu'on serait dans le Yorkshire et qu'on serait anglais avec des noms zanglais et des zhabits zanglais''. Le jeu des acteurs, acteurs d'une pièce aux mêmes, est justement théâtral à l'excès, comme s'ils jouaient aussi un rôle dans leur propre vie. On adhère ou pas, on entre dans le jeu ou pas. De mon coté, je suis partagé. Disons que j'ai mis quelques minutes à entrer dedans. Quant à ma voisine, elle trépignait d'impatience que ça se termine...

Voilà pour la forme. Pour le fond, on peut y dire que les hommes sont décevants, presque par nature. Ils sont collants, volages, pinailleurs. Ce qui poussent leurs épouses à se laisser séduire par les chimères d'un fantasme, invisible (par nous en tous cas), libre (car seul), éphémère par essence (car mourant), romanesque (car Tenerife). Elles ont besoin d'ailleurs, d'autre chose, de vibrer, choses que leurs époux ne peuvent plus (l'ont-ils pu un jour?) leur offrir. L'éternelle question entre la tendresse et l'aventure, la sécurité et l'incertain. ''Ce qui m'a plu chez toi, c'est que tu n'as jamais été jeune...'' (citation approximative). Ou la vie de couple comme renoncement à la jeunesse...

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le 7 avr. 2014

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Phil Dela

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