Parce que parfois, le film t’évoque une musique n'ayant aucun rapport.
Alda et Maria est un petit bijou de film que j'ai eu la chance d'aller voir au cinéma. Si un cinéma près de chez vous le diffuse, n'hésitez pas.
Ce film c'est l'histoire d'un exil. Dans les années 80, pendant la guerre civile Angolaise, deux jeunes filles sont envoyées, seules, à Lisbonne par leur mère. Logées dans une pension trop chère pour les maigres deniers qui leur restent, elles se raccrochent au combiné, attendant anxieusement des nouvelles du pays et de leur maman, qui doit les rejoindre. Mais les difficultés s'amoncellent. La mère est retenue au pays, et Alba et Maria doivent alors survivre dans la métropole hostile. En butte au racisme latent, à la mesquinerie des gens, à la peur de l'inconnu, Alba et Maria doivent faire face à la nécessité de trouver à manger, de trouver un toit, sans pour autant oublier la vie et son lot de bonheur trop rare, de désirs et de pleurs. Et dès que la maman décroche, une phrase comme pour la rassurer
« Por aqui tudo bem ».
C'est un de ces films qui m'a attiré par l'affiche, je ne savais pas trop où je mettais les pieds, n'ayant lu que rapidement un court synopsis sur « Sens Critique ». Parfois il faut savoir écouter son instinct, je suis ressorti de là tout touché et ému et je pense que je penserai encore à ce film dans un mois ou deux.
Pourquoi ?
Parce que les paysages sont filmés avec une grande justesse, et qu'on découvre un quartier miséreux, une plage sale où brille à l'horizon, comme inaccessible, l'opulente Lisbonne.
Parce qu'il m'est rarement permis d'entendre du Portugais, la langue est belle.
Parce que le jeu des deux actrices m'a fait vivre à travers la courte épopée d'une heure et demie une flopée d'émotions et de frustrations. On s'attache aux sœurs malheureuses qui sont projetées d'une vie douillette vers un monde hostile et froid. On leur espère un monde meilleur, où au moins la protection de l'asile politique. On s'identifie, enfin, à leur sort et à leur détresse et à ces expériences qu'elles vivent et qui les forgent, les poussent à choisir leur destin.
A voir donc, probablement pas le film de l'année, mais une agréable manière de perdre un peu de temps. Un film tout en émotion qui laisse transparaître une douce tristesse.
Petite question qui plane, attention, mini spoileur, la phrase de fin « à ma sœur », qui laisse un goût amer au spectateur. J'aurais voulu en savoir plus...
Ps : Petite mise en forme le 04/04/2015.