La rotation de la Terre s'est ralentie. Les jours sont longs, la fin du monde approche. Tout le monde panique ou s'interroge. Il faut se concentrer sur l'essentiel, dit une voix off. Provient-elle de la radio, de la télévision, de haut-parleurs ?
Au cœur de la ville, l'amitié profonde qui lie Alex et Diego semble devoir s'exprimer plus intensément encore, comme si les deux adolescents sentaient que l'essentiel était là. Ainsi sont-ils ensemble la majeure partie du film, seuls au monde, isolés. Ils fument et boivent de la bière, parlent de sexe. Alex est homosexuel, Diego ne l'est pas.
Le cadre posé par Chucho E. Quintero place ses personnages dans un environnement singulier, parfois anxiogène, inquiétant. On ne voit rien ou presque du monde qui s'apprête à disparaître, tout se passant en hors-champ et rendu présent par un subtil travail sonore. C'est un film de mise en scène et de montage aux raccords vifs qui traite chaque flash-back de manière différente et se tient au plus près de ses personnages.
Si Velociraptor n'est pas totalement maîtrisé, souffrant parfois d'un trop formel ou de confusions narratives, il n'en demeure pas moins particulièrement attachant, grâce notamment à ses deux jeunes interprètes.