Babysitting était une excellente surprise, mais la suite fût décevante Babysitting 2. Pour ce troisième film d'une partie de la bande à Fifi, Philippe Lacheau ne renoue pas avec la fraîcheur de son premier film et va se contenter de nous servir une sympathique comédie formatée pour la séance de cinéma du dimanche soir sur TF1.
Gregory Van Huffel (Philippe Lacheau) est à la tête d'une boite proposant des alibis à ses clients infidèles ou menteurs, auprès de leurs femmes et familles. Il va tomber amoureux de Flo Martin (Elodie Fontan), mais va devoir mentir sur ses véritables activités, avant de découvrir que le père de celle-ci, Gérard Martin (Didier Bourdin), est un de ses clients. La situation amoureuse va devenir encore plus compliquée.
Alibi.com débute sur une succession de guests dans des situations compliquées. L'insipide Norman Thavaud ouvre les hostilités, suivi de Vincent Desagnat, Kad Merad puis JoeyStarr cachant son homosexualité à son public, vraiment trop drôle. Une entrée en matière posant le concept de la boite de Gregory Van Huffel, avant de construire tout le reste du film sur l'alibi conçu pour Gérard Martin, sauf que tout ne va pas se passer comme prévu, que cela va devenir un immense bordel avec quelques bons gags, mais aussi beaucoup de déchets.
C'est un vaudeville avec une touche de modernité. Le schéma reste classique : on a une romance, du quiproquo, des situations rocambolesques, une rupture suivi de la réconciliation, car à la fin, l'amour triomphe de tout, même d'une comédie pas très drôle et d'une réalisation peu enthousiasmante de Philippe Lacheau se retrouvant pour la première fois, seul derrière la caméra.
Les problèmes sont multiples, il y a le choix du rôle principal féminin, Elodie Fontan. Elle n'a aucun sens de la comédie et surtout, elle est fade. Le contraste avec son partenaire Philippe Lacheau est des plus flagrant surtout lors de leur interprétation de Partenaire Particulier du groupe Partenaire Particulier. Certes, elle fait super bien la tristesse, le regard perdu dans le vide et la moue. C'est un peu comme mon chat quand je lui dis qu'il n'aura pas de croquettes pour avoir fait ses griffes sur le sofa, sauf qu'il est plus crédible que cette personne monolithique. Nous avons aussi le défilé de caméos, avec La Fouine en bad boy (surement le truc le plus pathétiquement drôle du film), Medi Sadoun en mode Snatch, Philippe Duquesne se laissant aller sur le portrait de Nathalie Baye tentant de nous faire sourire ou encore Nawell Madani en michto cagole s'exprimant comme une candidate de télé-réalité : je suis excité comme une pute (hashtag humour). Elle nous a aussi fait une chanson parodique pas drôle sur les michtos et si jamais cela vous a aussi ennuyer que moi, fuyez le générique de fin, sinon vous allez vous taper la tristesse de la version longue. Je ne vais pas m'acharner sur elle, mais ses répliques tombent souvent à plat, comme ses "grrrrrrrr" très gênant. Il y aussi ce laborieux clin d’œil aux migrants avec de la dénonciation factice et sans intérêt.
Au milieu de ce marasme, il y a tout de même le plaisir de retrouver Didier Bourdon dans un rôle qui lui sied toujours à merveille, celui du bourgeois dépravé. Il est tellement au-dessus du reste du casting, que parfois on a envie de lui tendre la main pour le sortir de cette mascarade. La narcolepsie de Mehdi (Tarek Boudali) est drôle, elle donne même l'impression que le film est enfin lancé et qu'on va se poiler comme des porcs, mais non. Le zèbre, le cambriolage et le moment Assassin's Creed apporte un peu de bonne humeur. C'est bien peu dans une comédie manquant de folie, d'inventivité, de rythme et surtout, d'humour.
Le film va faire ses entrées, Philippe Lacheau va pouvoir continuer à se reposer sur la même recette et satisfaire un public voulant mettre leurs neurones en off. Pour ma part, cela ne me convient pas. C'est un long-métrage que l'on peut voir chez soi. On a pas besoin d'être à fond dedans, surtout qu'on va vite l'oublier, tant il n'apporte pas grand chose de mémorable.