Elle fait très mal au cœur, cette séance de cinéma de mars 2010 ; outre les images, d’une laideur vomitive, c’est le trépas d’un imaginaire autrefois débordant et irrévérencieux, ayant teinté toute ma jeunesse, qui donne la nausée.
Possiblement livrée en pâture à quelques adolescents en mal d’identité étiquetée attention, sensible et marginal, la vision d’auteur à l’origine de Vincent, des Batman, d’Ed wood et autres Edward aux mains d’argent se balance deux heures durant au bout d’une corde, que j’aurai été bien inspiré d’utiliser avant la guiguendélire (argh) d’un Johnny Depp décidé à creuser, lui aussi, la tombe du conte.
Consternant de voir que le studio Disney avait pourtant réussi, fut un temps, à mélanger les œuvres de Carroll pour le public enfantin, sans pour autant chier (sa conformité, sa linéarité et son onirisme préfabriqué) sur l’illogisme à la base même des aventures d’Alice ! ! !
Reste le Tideland de Gilliam pour une vision raisonnablement moins convenue de la petite Alice...