La note reste correcte, car c'est toujours intéressant de voir un film qui interroge la politique par le biais de la philosophie - par conséquent la séance n'est pas inutile.
Mais c'est tout de même la déception qui prime à l'issue de ce deuxième long-métrage de Nicolas Pariser (après un prometteur "Le grand jeu"), tant "Alice et le Maire" semble s'empêtrer dans les travers qu'il dénonce, à commencer par la coupure entre les citoyens et leurs représentants, l'entre soi des élites, ainsi que l'aspect souvent vain et abstrait de l'action politique (voir à ce sujet la critique éclairante de trineor).
Le réalisateur ne mène pas sa réflexion bien loin, et sa description de l'univers municipal d'une métropole apparaît exhaustif mais superficiel, les nombreux seconds rôles n'étant guère plus que des silhouettes archétypales (la chef de cabinet overbookée, le communiquant arrogant, l'assistante un peu neuneu, l'artiste bobo dérangée…).
Après je ne me suis pas ennuyé, les deux têtes d'affiche (Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier) font bien leur job dans des rôles sur mesure, et encore une fois le point de départ (la confrontation d'un politique expérimenté et d'une jeune "philosophe") ne manque pas d'intérêt.
Mais "Alice et le maire" risque d'être bien vite oublié, sa modestie revendiquée finissant par s'apparenter à un manque d'ambition.