Alien in a nutshell

Si vous lisez cette critique, vous êtes probablement au courant: officiellement pour célébrer les quarante ans du monstre phallique, quelques court-métrages estampillés Alien sont mis en ligne gratuitement sur le site d'IGN. Officieusement, l'idée est surtout de garder un minimum la franchise en vie après l'enterrement de la trilogie de Ridley Scott et avant la mise en chantier de nouveau films provoquée par l'arrivée des exécutifs Disney. L'entreprise est louable, d'autant plus qu'il ne faut souscrire à aucune offre cryptique de VOD pour en profiter.

C'est donc quatre humains dans un bateau, enfin dans un vaisseau. Et bien sûr, certains d'entre eux ne se sentent pas très bien. Le choix de Chris Reading, scénariste et réalisateur, est de plus ou moins condenser un épisode d'Alien en dix minutes. Le court brasse la plupart des mécaniques de la saga, sans vraiment s'attarder sur ses thématiques. Il s'agit d'exploiter ce qui fait d'Alien un pur film d'horreur, avec huis-clos, paranoïa et cruauté. Une série B qui répond à une série B, sans vraiment s'intéresser au discours du film original. Et sur ce point, ça marche, surtout parce qu'IGN et la Fox n'ont pas lésiné sur le budget (toutes proportions gardées), ce qui donne de bons effets spéciaux, surtout au début et à la fin.

Encore faudrait-il que tout ça soit intéressant, car de fait l'identité du film est sacrifiée sur l'autel de l'hommage humble, et le manque d'ambition achève de le faire sombrer dans un oubli qui survient franchement pas longtemps après le générique. Derrière la simplicité de la série B, il y a surtout une exploitation satisfaite de mécaniques vues depuis... 40 ans en fait. Est-ce que le statut de "film-hommage" justifie ce fanboyisme un peu niais ? Pour moi, ce n'est pas une excuse. plutôt que d'être simple et original, Alien: Containment se contente d'être simple. Qu'il soit gratuit ou la pièce maîtresse de la collection de Jeff Bezos, son manque d'identité en fait quand même un beau rendez-vous manqué.