Parcourant comme à son habitude la décharge de Iron City à la recherche de pièces récupérable, le docteur cybernétique Ido, découvre la tête d'une cyborg encore intacte. Redonnant un corps tout neuf, il la réveille pour découvre que la demoiselle est amnésique ne sachant rien de son passé ni même son propre nom. Il décide alors de la baptiser Alita, le prénom de sa fille décédée. Alita va alors, telle une jeune fille innocente découvrir le monde violent d'Iron City dominé par la cité volante de Zalem.


Alita Battle Angel est une adaptation du manga Gunnm (Battle Angel Alita aux US), manga dont James Cameron est devenu fan dans les années 90. Il a acquis les droits d'adaptation au début des années 2000, mais entre ses autres projets comme Avatar, Alita a bien du mal à avancer. Finalement la réalisation du bébé se voit donc confier à son ami Rodriguez qui s'appuie sur le scénario initié par Cameron. Apparaît déjà un petit point noirs : le scénario qui n'était prévu à l'origine non pas pour un film, mais pour initier une série de film. On va donc se retouver avec un film avec une "fin" ouverte, mais développant déjà de solide base pour une suite. Le second point à savoir c'est que Gunnm avait déjà été adapté en OAV dans les années 90, cet OAV avait déjà des modifications par rapport au manga et le film en reprends certains éléments. Bien que prenant quelques raccourcis (inévitables, le film couvrant les 3 premiers tomes sur les 3 du manga) et changement chronologique, l'ensemble est là et les changements sont suffisamment bien fait pour être cohérent.


Ainsi donc, nous allons donc suivre Alita (Gally dans le manga), jeune fille un peu naïve (un peu comme les princesses Disney :-p ) qui va vite découvrir la dure vie de Iron City. Si Alita va conserver ce petit côté fleur bleue dans sa romance (un peu cul cul) avec le jeune Hugo, c'est une autre Alita sans pitié, agile et violente qui va se dévoiler dès lors qu'elle va devenir chasseuse de prime et débuter dans le sport local, le Motorball (sorte de Rollerball). Cette seconde Alita, Ido va essayer de la brider dans un amour paternaliste sur-protecteur. Et niveau violence, il n'y a que peu de retenu, même si la classification du film laisse croire le contraire, probablement dù à l'absence d'hémoglobine (merci la nature des cyborgs).


On ne va pas tout énumérer pour les différences manga / film mais la plupart sont bien intégré, renforçant parfois certains aspect des personnages. Ainsi, la relation Chiren / Ido / Alita par exemple. En effet Chiren n'existe tout simplement pas dans le manga où Ido n'a jamais été marié et n'a jamais eu d'enfant (mais elle existe dans l'anime où elle est bien une ex d'Ido obsédée par l'idée de retourner sur Zalem). Il en résulte que le nom d'Alita était en fait le nom de son ancien chat. Cette différence est cependant très bien intégré dans le film. Ido qui est de base assez protecteur vis à vis d'Alita, voit cet aspect renforcer par cette relation père / fille et s'en trouve d'autant plus surprotecteur. Le Motorball arrive chronologiquement bien plus tôt dans le film. Mais si on avait suivi la chronologie du manga, on ne l'aurait tout simplement pas eu... et vu que le Motorball est un des éléments les plus symbolique de Gunnm. Faire qu'ici Alita débute ce sport pour aider Hugo à réaliser son rêve est une bonne idée, cela renforce un peu son côté rêveuse dans sa romance cul-cul, un petit détour mais qui heureusement n'ira pas dénaturer et bouleverser le cheminement de la relation Hugo / Alita.
Le méchant Grewishka est un savant mélange de Makaku (un criminel, le méchant du tome 1) et Kinuba (un ancien champion du Motorball). Il nous fait un bon bad guy. De même Zapan reste égocentrique et rancunier vis à vis de la petite androïde qui l'humiliera.


La redécouverte de son passé par flashback permet d’approfondir juste ce qu'il faut le personnage et l'univers. A ce titre, le passage de la découverte du corps de berserker fait parti des ajouts bien pensé qui bénéficie au film. Si dans le manga Ido dispose de ce corps dès le début dans sa réserve de pièces détachées, la séquence du film de la découverte du corps permet d'en apprendre plus sur le passé et les capacités d'Alita.


La plus grosse différence avec le manga restera Destiny Nova (interprété par Edward Norton). Savant fou exilé de Zalem à cause de ses expériences illégales dans le manga. Il est ici directement sur Zalem, et le peu que l'on voit de lui laisse entendre qu'il serait le big boss de Zalem. Malheureusement il faudra attendre une éventuelle suite pour réellement en apprendre sur ce personnage... dommage, j'aurais été bien curieux de voir l'interprétation du savant fou par Edward !!!


Niveau réalisation c'est tout simplement superbe. Les corps des cyborgs sont ultra détaillés et magnifiquement animés. Si la bande annonce pouvait faire craindre le pire pour Alita avec ses gros yeux de lémurien, dans les faits on s'y fait très vite et l'on oublie ce détail, éclipsé par le très bon jeu de Rosa Salazar. Quand à Christoph Waltz a ses côtés, s'il n'a pas la carrure du manga, il se rattrape très largement en nous servant un Ido plus paternaliste et surprotecteur que jamais. Ed Skrein (Zapan) et Jackie Earle Haley (Grewishka) font de très bon bad guy tandis que Keean Johnson (Hugo) arrive à être supportable. Le Vector de Mahershala Ali est un peu transparent (il n'a pas non plus un rôle particulièrement important dans le film vous me direz). Quand à la Chiren de Jennifer Connelly... tant que peut voir Jennifer c'est bon de toute façon :-p La musique ne m'a pas marqué et je n'en garde aucun souvenir... pas de morceau marquant, mais rien de désagréable ce qui est déjà ça.


Au final on a affaire à une bonne adaptation pour ne pas dire la meilleure adaptation live d'un manga. Mixant déjà des éléments du manga et de l'anime (ce qui peut donc amener débat sur la fidélité), les ajouts / modifications supplémentaires sont fait intelligemment et servent à construire un ensemble cohérent sans dénaturer l'oeuvre originale. Le seul regret étant que le film n'est pas construit pour rester un one shot mais pour avoir une (ou des) suite(s).

Spacewolf1
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le 20 févr. 2019

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