Trois étudiants loosers se lient d'amitié après avoir assisté à l'agression d'une jeune femme. Décidés à s'organiser une petite sauterie, les nouveaux inséparables ont pour objectif de se dégoter une fille chacun. Mais leurs plans échouent lamentablement juste avant la soirée, voir même dramatiquement. En effet, l'un d'eux se fait agresser et sa dulcinée violée. La nuit promet de s'écouler sous le signe de la vengeance.

Le film commence en mettant tout de suite les warning : attention, film chiant. La présentation des trois personnages est sirupeuse, (très) lente, sans relief ni un quelconque talent pour faire ressentir l'empathie. Puis, on assiste impuissant à la débilité sans nom du rassemblement des trois jeunes : une jeune fille se fait agresser par un cinglé dans une séquence... gore certes mais tellement mal mise en scène, tellement pas crédible (oui, des jets de sang peuvent être crédibles)... Elle se fait donc agresser, pendant ce temps, les trois garçons regardent tranquillou. Puis le maniaque se barre et s'excite sur une voiture. Là, l'un des trois protagonistes, en moto, lui fonce dessus, le désarme avec la plus grande facilité et le met hors d'état de nuire. En cinq secondes chrono. Mais que faisait-il pendant que la pauvre victime se faisait trucider ? Peut-être était-il entrain de contempler le désastre d'un tel scénario. Car, sans aucune transition, on passe du psychopathe à terre à nos trois étudiants qui se tape l'amitié chez l'un d'eux. Normal, tout se passe bien, pas de choc lié à l'évènement. Non non, ça rit, ça boit, et ça se donne rendez-vous pour une sauterie la semaine d'après. Chacun devra se ramener avec une fille. On ne reparlera plus du massacre qui les a réuni, ça ne les travaillera pas plus que ça et n'avait donc comme utilité que de les réunir. Débile au possible.

All Night Long se traîne une réputation de shocker insoutenable, dans la veine des Dernière maison sur la gauche et autres Naked Blood. Et oui, le film est insoutenable. Car après ce début qui est torché en dix minutes, on assiste à une véritable torture psychologique : quarante minutes de vide absolu. Les trois jeunes se mettent donc en quête d'une fille, quête qui va s'avérer un calvaire aussi bien pour eux que pour nous. Les trois histoires, dans une sorte de montage parallèle pas du tout clair, sont pourtant bien différentes : l'un trouve une fille bien. L'autre dégote une cinglée chaudasse sur les bords. Le dernier se fait manipuler par une fille qui n'a comme envie que de se moquer de lui. Sauf que, tout comme pour le meurtre qui ouvre le film, rien n'est crédible. Tout d'abord, c'est l'interprétation qui est en cause. On dit que le jeu des acteurs asiatiques est tout en excès, c'est vrai historiquement. Et c'est bien normal, puisque les bons réas de ces pays sont au diapason et partent eux aussi très loin, et surtout maîtrisent le tout. Ici, on a des "acteurs" qui grimacent, qui ont en permanence un rire forcé insupportable, ou qui sont noyé dans un gnangnan assez incroyable. De ce fait, il est déjà difficile de se sentir impliqué dans quoi que ce soit. De plus, le rythme est une vraie catastrophe, certains plans auraient gagné à être raccourcis. En cinquante minutes effective, ce sont trois heures ressenties par notre cerveau.

Puis intervient la mise en place du point de non-retour. Deux jeunes font face à leur cruelle désillusion respective, le troisième est victime d'un odieux lynchage et assiste, impuissant, au viol de sa copine par un gang. La séquence est, encore une fois, filmé sans aucune classe. Pas qu'elle soit complaisante, heureusement, mais on ne ressent aucun danger,,juste une gratuité pitoyable. Les trois jeunes se réunissent alors, leur soirée quelque peu compromise. Ils décident de se venger en retrouvant le gang et en se passant les nerfs dessus. On se dit : "ok, le film est une sombre bouse, mais peut-être que maintenant ça va charcler un minimum comme on m'avait promis !". Las, même en terme de pur film d'exploitation, l'étron se ramasse violemment. Peut-être que le profond ennui instauré depuis un peu plus d'une heure en est la cause, mais rien ne vaut les cris de pucelles lancés par certaines critique anglaises encore une fois totalement larguées. La séquence est encore une fois bien longue, bercée par un rire de hyène à vous donner l'envie d'égorger des chatons tout en vous pinçant les téton. C'est truffé d'erreurs, genre la carabine capable de tirer quatre fois sans recharger, classiquiche. Et puis l'éclairage est horrible, l'image trop sombre. La qualité de l'image du DVD est certes déplorable, la compression est parmi les pires jamais vues, mais ça n'explique pas tout.

Alors qu'on se dit, à la fin de cette scène n'ayant rien de l'horreur décrite sur certains sites, voilà enfin venu le moment insoutenable. Le seul et unique survivant qui court, le pied-bot, en ayant un rire... Indescriptible, essayez d'imaginer un morse, croisé avec une pouffe de films teenagers. Pénible, infernal, invivable, ces deux minutes valent bel et bien la réputation que se traîne cette immense daube.
Bavaria
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le 10 juil. 2011

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