Jeune réalisateur grec, Yorgos Lanthimos nous avait étonnamment surpris (dans plusieurs sens du terme) avec Canine (2009), lauréat d’Un Certain Regard au festival de Cannes de l’année de sa sortie.
L’après Canine s’était annoncé d’emblée difficile : c’est malheureusement le cas. Un scénario non dénué d’intérêt (une compagnie secrète illégale qui remplace les morts pour l’acceptation du deuil, sujet en or !), mais une mise en scène épuisante et redondante peinant grandement à se renouveler. Une pâle imitation du cinéma d’Haneke, des acteurs peu convaincant (y compris Aggeliki Papoulia, brillante dans Canine), ne retranscrivent que superficiellement l’atmosphère noire et malsaine souhaitée. Les quatre vingt dix minutes seront éprouvantes, et aucune trace ne nous restera. Yorgos Lanthimos demeure néanmoins un cinéaste intéressant à suivre, exploitant parfois plus subtilement ses idées.