"Amblin'", un des premiers court-métrages d'un Steven Spielberg alors âgé de 22 ans, fut le film qui révéla le petit génie au vice-président d'Universal TV Sid Sheinberg, qui lui offrira alors son premier contrat professionnel. Auréolé de nombreux prix, je dois dire qu'"Amblin'" m'a plutôt surpris! Très expérimental, on suit la petite aventure d'un homme et une femme sortant tout juste de l'adolescence, qui voyageront ensemble d'un désert jusqu'à l'Océan Pacifique. Certes, le tout est assez brouillon, que ce soit au niveau du montage, du jeu d'acteurs ou de la musique (John Williams arrivera bientôt) mais ce court contient tellement de générosité, d'amusement, d'amour tout simplement, qu'il m'a happé pendant vingt-cinq minutes. Le film possède une naïveté qui pourrait en rebuter plus d'un, mais pour l'immense fan de Spielberg que je suis, retrouver ce ton proche de ses grandes productions familiales m'a beaucoup plu. On y dégote d'ailleurs de nombreuses caractéristiques propres au cinéma de Spielberg, que ce soit dans ses thématiques (la sortie de l'enfance ici) ou dans sa mise en scène (Spielberg faces, halos, cercles, raccords, apnées...), et pour le petit jeunot qu'il était, le film fourmille de petites idées visuelles renforcées par une photographie pas désagréable d'Allen Daviau (qui rempilera en tant que chef opérateur dans quelques autres de ses films par la suite).
Je le répète, "Amblin'" est assez brouillon, mais n'en est pas mauvais pour autant. En ce qui me concerne, j'ai beaucoup apprécié ce voyage muet et il ne fait pas honte à la filmographie prolifique de Steven Spielberg.