Difficile à vrai dire de ne pas penser à cette bonne vieille « Angélique » lorsque l'on découvre aujourd'hui cette « Ambre » aussi belle que têtue. Pourtant c'est bel et bien le film d'Otto Preminger qui est antérieur à celui de Bernard Borderie, et n'ayons pas peur des mots : le talent des deux hommes n'est manifestement pas le même. Somptueux livre d'images de la première à la dernière minute mais avant tout portrait de femme respectueux et élégant, « Ambre » s'avère faire partie de ces somptueux « romans-feuilletons » finalement pas si nombreux au cinéma, les décors et les costumes ne se contentant pas pour une fois de faire illustratif, mais participant au contraire pleinement au sentiment d'enivrante beauté qui nous submerge tout du long. Alors bien entendu les mauvaises langues pourront toujours dire qu'il ne s'agit pas du film le plus personnel de son auteur (ce en quoi ils n'auront au demeurant pas totalement tort) et que sur les 130 minutes certaines scènes sont (évidemment) moins marquantes que les autres, mais reste qu'il serait on ne peut plus dommage de se priver d'un spectacle aussi raffiné et enlevé que ces passionnantes aventures auxquelles Linda Darnell vient en plus apporter son charme et son talent. Un régal.