Le film s’impose très vite comme un exercice de style plus qu’une œuvre cinématographique. Le montage est maitrisé; une succession de gros plans celui des corps principalement, qui met notre regard à mal et rend la perception des espaces difficiles. Cattet et Forzani prennent des risques, la forme se voulait soignée et elle l’est mais elle souffre de ses propres choix stylistiques. L’ensemble prend des allures de propositions visuelles sans pauses, où les dialogues sont absents (pas plus de dix phrases sur une heure trente de film) et auquel le duo privilégie le son, abandonnant leur œuvre à un univers clip vidéo plus que cinématographique. Cette quête permanente du bon plan, de la bonne lumière, de la bonne rythmique étouffe et essouffle le film qui aurait eu besoin de lâcher prise pour laisser mûrir les quelques bonnes idées. En somme, ce film sur les peurs et les désirs d’Anna, manque de vie.