Monsieur guimauve et madame bien-pensance ont un fils comment s’appelle t-il ?

La douce déception que voilà… Pourtant l’idée de départ était attractive, suivre un homme armé de super-pouvoir en grosse crise de la quarantaine sous la forme d’un faux documentaire. Un genre de mélange entre Chronicle et Hancock qui sur le papier pouvait séduire. Le problème du film est que comme Deadpool, il n’a rien d’irrévérencieux, bien au contraire nous jetant au visage un conformisme et une niaiserie presque effrayante. Alors, sachez-le, pour être un bon père de famille il faut ne pas boire une goûte d’alcool, ne pas toucher à une cigarette et surtout avoir de l’argent. Le film par son faible budget et son statut indépendant au lieu de nous proposer une vision moins édulcorée que la moyenne des studio nous colle un personnage qui au final se trouve encore plus propre sur lui qu’un Captain America. C’est un peu l’angoisse d’autant que le long-métrage, malgré ses 1h20, nous assomme en martelant son propos, au bout de la cinquième scène de débauche en soirée on a compris que la drogue c’est mal. De même, les pouvoirs du héros vont vite se résumer à faire bouger un truc mollement à l’écran. Bref le scénario casse pas trois pattes à un canard d’autant que notre Captain en puissance se donnera pour tâche d’aller taper des méchants dealers noirs sans pitié pour les enfants, vous avez dit clichés ? En sous-texte on comprend que si tu n’as pas le régime de vie d’un vegan ami de la loi et l’ordre tu es un loser qui gâche sa vie. À la fin du film, comparé à notre héros, Mickey passerait pour un Hooligan en puissance puisque on nous assène bien fort un slogan pas si loin d’un "travail, famille, patrie".


Continuons et parlons maintenant de la réalisation, alors oui faire un faux documentaire c’est intéressant mais rarement cela aura été fait autant par dessus la jambe. C’est bien simple le cameraman est presque invisible n’ayant quasi aucune interaction avec les personnages et surtout personne n’est jamais étonné de la présence d’une caméra. Qui plus est, le cameraman s’aventure au milieu d'une fusillade comme s'il était transparent, en pleine décontraction. Au final, au lieu de renforcer l’immersion, on s’étonne plutôt que la présence physique d’une personne qui tient la caméra est pris en compte une fois sur deux. Alors au final que conserver de positif ? La camera a le mérite d’être toujours claire et lisible et non bordélique, de plus la réalisation propre aux documentaires de ce genre est prise en compte avec des plans où le personnage évolue en bord cadre en plan d’ensemble par exemple. Qui plus est, quelques situations réussissent à être touchantes comme le faux-témoignage d’une victime de Katrina. À part ça, force est de se rendre à l’évidence que c’est là un film bien formaté, loin de la folie vendue, aussi triste et sans surprise qu’un téléfilm M6 de Noël.

Adrien_Pointel
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le 17 juin 2016

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