Une bande de prisonniers de guerre en a marre de croupir au Vietnam alors que le conflit est fini depuis longtemps. Quand un général soviétique leur propose de rejoindre la grande union communiste, c'en est trop et ils décident de s'enfuir, guidés par un illuminé. Sur le trajet, ils croisent des prostituées qu'ils embarquent avec eux. Ils découvrent enfin un vieil avion endommagé et se mettent à la retaper pour le faire décoller et rentrer au pays.
Voici donc une tranquille bisserie de namploitation sur le tard, doucement mais sûrement nanar.
Le classicisme de la réalisation n'empêche pas une utilisation catastrophique des transitions en fondus noir, survenant parfois au milieu d'une scène, pour en introduire une autre tout à fait inutile. Le scénariste a cru bon de placer quelques gags qui tombent souvent à plat, et son approche de certains personnages laisse rêveur : la matrone des prostiputes de la jungle raconte en effet avoir été prostituée de force alors qu'elle dirigeait un petit théâtre. Elle cherche donc à s'enfuir de cette vie horrible. Mais cela ne l'empêche pas d'avoir des prétentions professionnelles lorsqu'elle se plaint de son mac qui la "produit" dans des claques de plus en plus minables. Aurait-elle moins fait la fine bouche dans un hôtel luxueux de Bangkok ? Quant à son rêve dans la vie, il est simple : aller en France pour y rencontrer un riche marquis qui lui offrira un cheval blanc !
Le scénario s'inspire allègrement de Papa Schultz, et ne se gêne pas pour donner des quasi-pouvoirs psy, genre 6ème sens, à son personnage fanatique qui guide au divinomètre toute l'équipe dans la jongle.
Tant qu'à parler personnages, parlons aussi acteurs. Car c'est avec plaisir que l'on retrouve dans un rôle de premier plan, Nick Nicholson, en barbu édenté crasseux. Avec sa voix de bourrin, il égaie le film et ravit le nanardeur. A ses côtés, Steven Rogers, et probablement d'autres têtes de la Philippine Connection (beaucoup de visages me semblaient familiers sans que je puisse mettre un nom dessus). Par ailleurs, un petit hommage à John Philip Law, chef d'escouade, acteur culte du délirant Danger Diabolik malheureusement décédé très récemment.
Bien entendu, un namsploitaiton ne sera pas réussi sans quelques répliques de vénération du pays doré, à savoir les USA. Et on a en plus le droit à quelques déclarations anti-ruskoff bien senties. Allez, des exemples...
- Après avoir capturé un soldat russe dans un bordel : "on devrait le castrer pour l'empêcher de transmettre le virus communiste".
- Proposant à un indigène de les accompagner au pays : "viens avec nous au Paradis".
- Après avoir explosé le moulin d'un innocent petit village qui les gênait pour faire décoller leur avion : "ah, ça, c'est l'Amérique !".
- Un soldat américain agonisant : "j'ai envie de manger du chewing-gum..."