Le danger ne vient pas d’où on l’attend.

Dans ce genre de films, on aura souvent un moment où le personnage principal fera la rencontre d’un inconnu qui le mettra en danger, que ce soit de viol ou de mort. Ici, le danger vient d’une personne que Star connait déjà un peu.

Au cours de ses pérégrinations, notre héroïne fera la rencontre de 3 "cowboys", d’un routier et d’un gars qui lui proposera 1000 dollars pour être son escort girl d’un soir. Ayant l’expérience de ce genre de film, on commencera à se méfier de ces curieux personnages, emmenant une inconnue avec eux sans se poser de question. Pourtant, la mise en scène ne fera rien pour nous mettre sous tension. Non, ce sera juste à cause d’autres films ou même de la vraie vie (surtout à notre époque où la société nous pousse à nous méfier de tout) que l’on regardera ces différentes scènes d’un œil suspicieux. Au final, il n’en sera rien. Les 3 cowboys voulaient juste passer une bonne soirée à boire des coups et à bouffer des steaks, le routier voudra juste un peu de compagnie pour discuter sur ses chemins solitaires, et même avec le gars qui lui proposera 1000 dollars, il n’y aura aucun problème, juste une petite branlette, mais entre adultes consentants.

Non, au final, il n’y aura aucun danger du côté des rencontres que fera Star. Sauf la première : Jake, un mec "un peu trop habité par le diable", qui ne l’agressera jamais, elle, heureusement. En revanche, pour ce qui est des gens qu’elle côtoiera lors de son périple, c’est une autre histoire. D’autant plus qu’il se pointera toujours au moment où l’on s’y attendra le moins.

C’est l’un des aspects du film que j’ai le plus apprécié.

Après, il y a quand même quelques défauts sur lesquels j'aimerais revenir. Le film s'ouvre sur un format de cadre 1:1. Je m'attendais donc à ce qu'il s'ouvre lorsque Star partirait avec la bande, mais il n'en fut rien. Je trouve cela assez dommage car j'aurais aimé découvrir les paysages américains avec un angle plus grand. D'ailleurs, j'aurais aimé que le film soit un peu plus contemplatif.

On va peut-être me dire que le film dure déjà 2h45 et qu'il préférait se centrer sur les personnages, ce qui explique le choix de ce ratio anti-claustrophobe. Mais cela rejoint alors mon autre point négatif. Il ne se concentre pas non plus assez sur les personnages. Enfin, si, c'est ce qu'il fait, mais beaucoup trop sur deux en particulier : Star et Jake. Le film se centre trop sur leurs amourettes, par rapport aux autres personnages.

J'aurais aimé en apprendre plus sur Pagan, Krystal, Corey, Billy, Austin, Sean, JJ, Valium, Runt, Shunta, Riley et QT. D'ailleurs, je pensais que c'était pour cela que le film allait durer aussi longtemps : parce qu'il avait beaucoup de personnages à traiter. Au final, American Honey passe beaucoup de temps à filmer Star et Jake se tourner autour, se disputer, se réconcilier et baiser. Un choix assez décevant pour ma part, d'autant plus qu'au final, les dernières 45 minutes n'apportent plus grand chose à leur relation. L’aspect « danger » du film sera donc un bon élément, mais quand même un peu trop appuyé, à mon goût.

Pour le reste, ce fut un road-trip vraiment très sympa, avec une bonne réalisation et des personnages très attachants, qui dépeint une bonne réflexion sur l'amérique des riches comme des white trashs, le tout sur une bande-son rap dont je ne suis pas particulièrement fan, mais qui passait ici plutôt bien.

J’en profite pour dire un grand merci à SensCritique sans lequel je n'aurais probablement jamais vu ce film qui, malgré ses défauts, reste un bon élément de ce début d’année 2017.