Une voiture s'avance dans l’obscurité. A son bord, le groupe Kiss, peinturluré de noir et de blanc sur le visage. Un concert privé ? Quid les guitares en forme de haches, ça c'est pour les fillettes, eux préfèrent les flingues. Ça crache tout autant, pour sûr...


Seulement nous n'avons pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que nous sautons un décennie pour nous plonger dans le milieu carcéral américain où un homme chauve et moustachu, tatoué sur tout le corps, nous offre un cours de philosophie des plus passionnants sur ce qu'est le temps en taule. Ouais le temps...Dix ans c'est long et tout...C'est un profond le type. Mais voilà que le gus en question va être libéré, sa peine étant purgée. Sous ses airs d'abruti congénital nous reconnaissons aisément le chef de la petite bande de début de film. Le salaud s'est fait passer pour le chanteur de Kiss, c'est intolérable ! Sa condamnation ne fera alors aucun doute pour tout un chacun. Toujours est-il qu'il est libre et quoi de mieux pour fêter cette liberté que d'aller tabasser un black de la geôle d'à côté qui lui doit du fric. Un mec intelligent on vous dit, John Falcon de son petit nom.


A sa sortie l'attend le désert aride de...peu importe car le mec n'attend personne de toute manière. Lui préfère marcher le long de la route, une clope au bec avec l'air concentré. Le temps tout ça, vous savez... Et de toutes les voitures sur laquelle l'ami Moustache pouvait tomber, c'est sur la bimbo en maillot de bain et caisse de sport qui s'arrête. Mais le cliché va plus loin encore car la donzelle demande à notre ami si, tout simplement, il veut baiser. Bon okay, le gars ne se pose pas de question et lui ramone le pot d'échappement. Je ne savais pas que je regardais un porno en fait...


Une fois le falzar remonté, Moustache s'en va chez lui, se laissant envahir par de minables flash-back à faire bander un ado de douze ans. La baraque est visiblement devenu un squat, si bien que les nouveaux locataires se pointent et Falcon les bute à coup de fusil à pompe en gueulant : Où elle est ?. Exit le porno, c'est un thriller je vous dis ! Moustache enquête donc pour retrouver sa nana (dont le joli nom est Darling. Sans commentaires...), le tout au volant d'une bagnole de pouffiasse jaune canari.


Un endroit pour obtenir des informations ? Tout bon joueur de RPG me répondrait : la taverne !. Moustache lui en tant que vrai badass se rend dans un night-club qui fait aussi le jour où il s’envoie du Jack Daniels pur parce que, si on ne l'avait pas encore compris, il ne blague pas putain ! Et il ne blague toujours pas lorsqu'un type qui, visiblement n'avait pas envie de croiser sa route fait irruption dans le club pour en ressortir de suite, s'échappant comme une flipette pour aller rejoindre trois ou quatre costaux. Je vous entends déjà crier BASTON !! et vous auriez raison. Je dirai Catch pour ma part. Ah c'est un film sur le Catch en fait ? Les mecs se font poutrer, le premier type cause, seconde piste.


Nous allons enfin savoir pourquoi la bande de Moustache s'est déguisée en groupe de Glam rock ? Non ? Ça n'intéresse personne ? Au lieu de cela on apprend que, dix ans plus tôt, les joyeux lurons allaient braquer un type pour lui voler sa came. Le type en question, outre sa déficience en charisme lors de l'attribution des compétences, faisait au même moment la fête avec quelques prostitués etc. Et dans ses trips louches voulait que l'une suce le moignon au bras de l'autre, oui c'est débile je sais... En fait c'est un film de braquage ?


Et sans que l'on sache vraiment pourquoi, parce qu'en fait c'est un film à suspense, le frère du héros est certainement responsable de tout. Moustache lui annonce donc par téléphone qu'il va le buter. Re flash back inutile où tu sens le sentimentalisme forcé, car oui, je vous le dis c'est un film romantique. Moustache est d'ailleurs tellement romantique qu'il croit reconnaître sa nana en matant le cul d'une inconnue. Inconnue qu'il rencontre à l'hôtel et qu'il va se taper parce que c'est un porno...


J'EN AI MARRE DE ME CONTREDIRE A LA FIN ! FILM, FAIS UN EFFORT !


Le frère de Moustache, qui, on l'apprend, détient bel et bien sa femme (elle n'a pas vieillie en dix piges c'est formidable), fait appel à l'un de ses tueurs pour se débarrasser de lui. Le problème est vite réglé pour cause d'un tueur à l'agilité plus lourde qu'un char d'assaut et notre ami Moustache abandonne sa nouvelle conquête en lui laissant le soin d'expliquer aux flics pourquoi un type s'est fait descendre dans une chambre d'hôtel. La nana ne réagit même pas en voyant le corps, c'est limite cool pour elle. En même pour se taper Moustache il faut être carrément siphonnée. En fait c'est un film psychologique...


Moustache continue de son côté sa petite ballade dans le désert pour aller buter d'autres types. On devine, car le film, si subtil soit-il ne te l'explique pas, que les mecs qu'il dézingue depuis le début étaient dans sa bande d'il y a dix ans. Le "braquage" de coke a en fait mal tourné, Moustache a refroidit un mec sans aucune raison, du coup pas de témoins on bute tout le monde qui n'a pas de maquillage de merde sur la tronche. Tu me diras vu comment c'est le bordel depuis le début je me demande vraiment comment la police a fait pour l'arrêter si déjà la police existe dans ce monde à la con... Interruption, porno oblige, une scène lesbienne a été commandée. Malheureusement le film préfère passer rapidement dessus alors bon... On est un peu obligés de le suivre.


Je vais passer très rapidement sur la fin et vous la résumer en quelques mots : Moustache pas content, Moustache tuer, tuer et encore tuer, Moustache retrouver copine, Moustache amoureux et vengeance ? Si si, vengeance de la part de sa copine. Absolument, de l’ambiguïté dans ce film je vous dis. Ce que je nous révèle pas encore c'est la raison de la vengeance. La copine raconte qu'elle voulait juste se faire le frangin, rien de plus. Très intéressant ! Tellement que Moustache la fume elle aussi sans remords, le frère avec. Dans la même veine, ce dernier se fait gentiment décapiter pour lui faire un bisou sur le crâne. Mais l'ami Moustache trouve qu'il n'a pas été encore assez loin dans le vice et fout la caboche de son frère dans la cheminée pour y foutre le feu...


Maintenant que tout le monde est mort et que le spectateur lambda s'est déjà crevé les yeux, notre Moustache se barre dans le désert avec son fusil, jouant les lonesome cowboys du dimanche...


En fait c'est un film de merde ?

Créée

le 30 oct. 2015

Critique lue 530 fois

5 j'aime

7 commentaires

Fosca

Écrit par

Critique lue 530 fois

5
7

D'autres avis sur American Muscle

American Muscle
C4r4mel
3

Plus bourrin que moi, tu meurs

Après 10 ans à l’ombre, un taulard (John Falcon) n’a plus qu’une obsession : se venger de son ancien gang qui l’a trahi, et dont le chef n’est autre que son propre frère. Il espère aussi retrouver...

le 29 janv. 2024

Du même critique

Juste la fin du monde
Fosca
8

Natural Blues

Bien malin celui qui parvient à noter sereinement ce film. Personnellement il ne m'est guère aisé de le glisser au sein d'une échelle de valeur. Dans tous les cas, une note ne pourra s'avérer...

le 22 sept. 2016

190 j'aime

13

Grave
Fosca
8

Deux sœurs pour un doigt

Bien que préparé à recevoir ma dose de barbaque dans le gosier sans passer par la case déglutition, je ne peux qu'être dans un tel état de dégoût et d'excitation à la fin de ce film qu'il me sera...

le 21 févr. 2017

135 j'aime

23

Mother!
Fosca
8

L'Antre de la Folie

Au commencement... Comment commencer à parler de ce film sans en révéler toute l'essence ? C'est bel et bien impossible. Le nouveau venu de chez Aronofsky n'est pas une œuvre dont nous pouvons parler...

le 8 sept. 2017

84 j'aime

18