Entretien avec un déséquilibré

Après avoir vu le film, j’ai lu le livre, et après avoir lu le livre j’ai revu le film. Il ne s’agit pas là de rentrer dans une comparaison oiseuse consistant à comparer les deux œuvres. Je me contenterai de conseiller les deux. Le livre ne vous proposera pas la performance de Christian Bale et le film ne vous proposera pas d’aller aussi loin dans la perversité de Pat Bateman. Le film rentre tout de suite dans le vif du sujet quand le livre vous amène tout doucement à l’intérieure de la folie meurtrière du « héros ».

Le film se concentre sur le personnage de Pat Bateman. L’interprétation de l’acteur est donc un point clé qui contribuera à la qualité de l’œuvre. Christian Bale réussit formidablement le challenge, à la fois charmant golden boy et effrayant psychopathe. Certains reprocheront au film de se concentrer trop largement sur le coté sombre du personnage et c’est sans doute vrai. La contrainte du temps (que les pages effacent) impose des choix et le choix inverse aurait probablement été plus nuisible.
Le scénario réussit à faire chuter le personnage progressivement, à maintenir un mur entre lui et ses relations pour bien montrer qu’il n’est habité par aucun sentiment d’attachement et d’amitié pour autrui.
La seule chose qui l’anime, c’est lui même et seule la crainte de se faire un jour coincer lui donne un semblant d’humanité.

Le film jongle parfaitement entre ses deux vies, grâce à un découpage réussit, une bande son parfaitement adaptée au scénario, un superbe décor et la prestation réussit des acteurs annexes.

Il manquera peut être au film un peu de temps, une heure en plus, pour peut être ralentir ce plongeon dans l’obscurité et ainsi faire durer le plaisir ainsi qu’une voix-off plus présente pour rentrer plus encore dans la nature déséquilibrée du malsain.