Une raison de haïr ?!

Clint Eastwood n’en aura pas encore fini avec le patriotisme, cher à ses yeux et à son cinéma !
On s’infiltre de nouveau en zone de guerre, dont la plus récente, voire actuelle. L’Irak est considéré comme le berceau des affrontements entre deux visions de la paix. Mais accordons-nous le droit de rester derrière la caméra pour l’observation.

Bradley Cooper incarne magnifiquement l’illustre tireur d’élite Chris Kyle. Cette « Légende » a bien son récit, comme chacun. Cependant, Eastwood a jugé bon de se remémorer le combat physique et mental du soldat.

Etre sniper, signifie beaucoup de choses. Bien que l’on combatte à longue distance, on ne reste pas intouchable. Cela requiert de la patience, du contrôle sur soi et un jugement rapide et efficace. Cela tient également de l’héroïsme. Or, que savons-nous d’un héros, hormis ses exploits ? Ce film garde tous les aspects, mais insiste sur les dommages et les sacrifices coûtés pour y parvenir. Une mise en scène tout à fait maîtrisée, que ce soit sur le terrain ou de retour au bercail.

Ce qui est admirable dans le style d’Eastwood reste sa volonté de partager ses idéaux à la frontière du bien et du mal. Sans jamais rentrer dans une partie définitive, il dirige le spectateur vers un jugement moral. De ce fait, la question de guerre fait uniquement l’objet de support. On porte toute notre attention sur l’ascension de Kyle dans un univers déshumanisant. La terreur, la haine et la peine figurent ici de tremplin vers l’interprétation du traumatisme.

On insiste alors, en outre, sur les conditions de vie difficiles sur le terrain. L’imprévisibilité des opérations et des habitants. La notion de confiance et de crainte font que le territoire se montre hostile à chaque exposition quelle qu’elle soit.

L’hommage est rendu à tous les soldats déployés. L’impact majeur de ce conflit fait que cette œuvre symbolise une critique ouverte des jugements politiques.

« American Sniper » nous offre, dans un grand coup de cœur, un divertissant par cours de réflexion à travers le drame familiale et national que connaissent les Etats-Unis aujourd’hui.