Les femmes du bus 678 et Clash, les deux remarquables premiers longs-métrages de Mohamed Diab, ont imposé le cinéaste égyptien comme observateur et commentateur sans concession de l'actualité brûlante de son pays. Avec Amira (avant d'être recruté par les studios Marvel), il a repoussé les frontières pour s'attaquer à un sujet lié au conflit israélo-palestinien et, plus largement à la question de l'identité, d'autant plus cruciale dans un contexte aussi haineux. Amira est un pur mélodrame, avec ses excès et ses raccourcis qui font partie du genre, au profit d'une histoire qui semblerait invraisemblable si elle n'était explicitée par un carton avant le générique de fin. Mohamed Diab est un grand conteur, c'est une évidence, et il orchestre parfaitement les changements de perspective de son récit, sans jamais oublier ses résonances sociales. Mais, au-delà de l'intrigue, c'est le double portrait féminin qui retient en premier lieu l'attention et suscite l'émotion. La figure de la mère, femme de héros palestinien, est magnifique mais elle est presque effacée par celle de son adolescente de fille, dont toutes les valeurs et les raisons de vivre sont subitement remises en cause. Amira est un film qui se vit au premier degré, aux côtés de ses deux héroïnes dans leurs sentiments les plus intimes et, récompense cet investissement par un suspense et une tension psychologique constants et passionnants..

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le 22 oct. 2021

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