L'amour est une émotion élémentaire. Le concept le plus populaire, à la quel on attache le plus d'importance, auquel certains se laissent devenir des prophètes de l'amour, des spécialistes de l'amour ou même des philosophes de l'amour. Le concept de l'amour est sacrement tiraillé de toute part et je les vois bien ces petits ingénus qui dissertent sur un terrain trop vaste et qui exposent leurs expériences passionnantes sur Facebook . On en a tous des petits pleurnicheurs qui étalent leur vie sentimentale et qui osent nous bourrer le crâne avec leurs théories à deux balles sorties d'un moment frustrant de leur triste vie.
L'Amour c'est tellement large avec une palette de nuance, surtout dans la langue Française. On a qu'un mot pour définir cette émotion avec tous ses degrés contrairement à la langue Anglaise. Une Émotion mélangeant une multitude de sensations venant d'une situation brute. Bref je ne vais pas commencer à m'étendre dessus sinon je serai au même niveau que ces pleurnichards que je hais.
L'Amour (L'émotion) avec quelqu'un passe par 3 temps:
- La sélection, le choix d'un partenaire.
- Maintenir sa relation.
- La fin d'une relation, les violences conjugales en font parties.
Le film nous présente donc 2 des aspects énumérés. Le maintien et la fin de la relation. On aurait pu voir le début de la romance de notre couple principale mais on aurait eu le droit à une ellipse inutile ou trop maladroite car il y en a des ellipse penchées.
On nous expose donc ce couple d’octogénaire revenant d'un concert et ils vont connaitre des épreuves difficiles. Anne (Emmanuelle Riva) va avoir une attaque cérébrale, avec des absences mnésiques, somatiques et moteurs. Ce personnage va passer par des moments difficiles physiquement et nous le montre, Emmanuelle Riva joue d'une telle perfection et d'une justesse incroyable qu'on y croit jusque dans le bout des doigts, j'ai vraiment du mal à oublier ce visage torturé que l'actrice nous montre. Jean-Louis Trintignant a le rôle de l'homme qui va assumer et subir les inconvénients de la déficience de sa femme de plus en plus handicapante. Au début, il joue très mal, on a l'impression qui récite bêtement son texte sans l'avoir réellement compris puis plus le film prend en intensité plus il devient dramatique et sincère dans son jeu.
Le film nous envoie en pleine tête la vie d'un couple qui malgré les désagréments de la maladie continue à vivre et à s'aimer. Je parlais de maintien d'une relation intime tout à l'heure et c'est ce que fait George (Jean-Louis Trintignant), il tient à cette relation, il défend même sa femme d'une mauvaise infirmière (ou aide soignante, je ne sais plus), il met en place des stratégies pour protéger son épouse. Il s'investit tellement dans cette relation qu'il veut en finir pour le bien de sa bien aimée. Et là, on entame le temps de la séparation. Les séparations se font par des engueulades, par des disputes, par des malentendus, par de l'éloignement, par des accords et aussi par la mort. George donne la mort à Anne pour arrêter ses souffrances et les siennes aussi. Est-ce que c'est bien ou justifié? Est-ce que cela représente l'amour? Est-ce que c'est égoïste de la part de George? Le débat est toujours ouvert.
Avec le recul, je me rend compte que ce film emballe les plus sensibles d'entre nous, qu'on en devient presque tolérant et non-voyant sur ses défauts. "Amour" rend aveugle. Il existe bien des bémols, la scène du pigeon redondant qui est libre de signification, personnellement je n'ai pas trop compris. Les scènes malsaines, limites du voyeurisme, mettant mal à l'aises des proches qui viennent voir "Le Malade" qui sont d'une lourdeur extrême. Des ellipses flagrantes de pauvretés et des petites incompréhensions dans le développement de la trame.
Mais j'aime ce film, car le sujet et le point de vue mis en avant ne sont pas assez osé dans le cinéma.
