Caníbal est un film espagnol présenté au Festival International de Toronto et sorti en Espagne fin 2013. Il raconte l'amour naissant chez un quarantenaire solitaire, tailleur dans la ville de Grenade et cannibale sans remords (ni exaltations) à ses heures.

Selon la disposition du spectateur, c'est exagérément lent ou contemplatif. Manuel Martín Cuenca s'intéresse à la découverte de son humanité par un psychopathe, montre comment un vide serein et monstrueux est soudain rempli par des sentiments. Progressivement Carlos le cannibale, au contact de Aurora, prend conscience de ses actes, de la consistance des autres. En se sentant animé, on ressent d'autant plus d'empathie pour les autres.

Le film suit donc ces processus, de manière grave et nonchalante. C'est un joli film, profond par ses intentions et sans inspiration sans doute, mais sur quelle surface rétrécie ! Cannibal a le tort de ne jamais décoller et respecte sans doute un peu trop la pudeur de Carlos. Le spectacle est élégant, les paysages de Grenade et de la montagne très beaux, les acteurs remarquables, Olimpia Melinte plus encore que Antonio de la Torre (déjà vu dans Balada Triste et Volver).

Le lien émotionnel tissé avec le film est le plus important, car il peut être vécu très différemment selon les sensibilités, l'humeur, les préoccupations permanentes ou celles du moment. Sans doute qu'une poignée de spectateurs sentira une rare symbiose.

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le 14 mars 2014

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Zogarok

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