Peuchère, Angèle !
Dès les premières minutes d’Angèle, il y a cette agréable impression familière de plonger dans le Sud de Pagnol, celui où l’accent chante, où les fadas et les peuchère donnent autant de couleur au...
le 23 oct. 2025
10 j'aime
Voir le film
Dès les premières minutes d’Angèle, il y a cette agréable impression familière de plonger dans le Sud de Pagnol, celui où l’accent chante, où les fadas et les peuchère donnent autant de couleur au récit qu’aux collines en arrière-plan.
J’ai trouvé que Pagnol racontait ici un mélodrame simple mais profondément humain : une histoire de campagne et de ville, de traditions et de tentations, où chaque lieu semble chargé d’une symbolique. La campagne, c’est la simplicité, la morale, la bienveillance ; la ville, c’est la tentation, la noirceur, la perte. Ce jeu d’opposition traverse tout le film, jusque dans les personnages, tous un peu bancals, touchants, égoïstes parfois, mais toujours profondément humains.
Ce que j’aime chez Pagnol, c’est cette capacité à traiter de thèmes lourds : la honte, le déshonneur, les conventions sociales, la perte des illusions, le pardon, mais sans jamais verser dans le pathos. Il garde toujours ce regard plein de tendresse, d’humanité et d’indulgence envers ses personnages.
Pagnol joue avec le rythme, le découpage, les transitions, il alterne sans effort entre les moments légers (les balades, géniales, de Saturnin en ville !) et les instants de pure tragédie, comme cette scène d’inondation où tout se joue dans le silence. Il a aussi compris qu'un simple regard pouvant en dire bien plus que n'importe quelle tirade. Même dans les passages sombres, l’atmosphère garde une légèreté champêtre, presque poétique. La photographie rend magnifiquement hommage à la Provence : on sent le vent, la poussière, la chaleur, tout ce qui fait la beauté de ce monde rural.
Et puis, bien sûr, Fernandel. En Saturnin, il est irrésistible : drôle, naturel, sincère. Il incarne à merveille cet esprit pagnolesque, entre comique et tendresse, toujours un peu naïf mais profondément bon. Édouard Delmont, aussi, est impressionnant, en ouvrier agricole, à la fois en avance et dépassé par les évènements.
Au final, Angèle est vraiment touchant. C’est un film à la fois drôle et tragique, réaliste et poétique, qui raconte la vie avec simplicité et humanité. Pagnol y signe un portrait d’une rare justesse de la société rurale provençale, entre beauté et contradictions, un cinéma du cœur, sincère et émouvant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films français, Une année, un film !, Lumière sur le cinéma français, Répertoire : Mes réalisateurs et Les meilleurs films des années 1930
Créée
le 23 oct. 2025
Critique lue 37 fois
10 j'aime
Dès les premières minutes d’Angèle, il y a cette agréable impression familière de plonger dans le Sud de Pagnol, celui où l’accent chante, où les fadas et les peuchère donnent autant de couleur au...
le 23 oct. 2025
10 j'aime
Pagnol fait du cinéma un art sacré... ment simple avec des histoires simples et des gens simples pris dans des problèmes sain(t)s. La parole, la discussion, le dialogue sont le sang du monde, leur...
Par
le 15 sept. 2015
9 j'aime
Malgré ses thèmes récurrents Pagnol en fait toujours toute une histoire et à chaque fois différente. L'enfance et la perte des illusions, la difficile condition des femmes soumises et étouffées du...
Par
le 18 déc. 2022
8 j'aime
5
D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...
le 10 oct. 2014
173 j'aime
35
En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...
le 19 févr. 2015
155 j'aime
34
Fervent défenseur de la trilogie originale et de la prélogie, dont l'impact sur ma jeunesse a été immense, l'idée que Disney reprenne cette franchise m'a toujours fait peur, que ce soit sur le rythme...
le 1 janv. 2016
130 j'aime
24