Besson reprend sa recette fétiche : un peu réchauffé quand même !

Parler de Luc Besson, c'est d'abord évoquer ses films d'anthologie : Nikita, Le Cinquième Élément ou encore Léon (et je ne cite que ceux du genre, évidemment). Avec ces films-là, Besson a su, à mes yeux, innover, oser... Bref il avait eu de l'audace ! Les personnages étaient à la fois attachants, tout en développant ces capacités qui faisaient d'eux des héros hors-normes et dont les prouesses faisaient plaisir à voir à l'écran...

Et c'est cette recette fétiche que Besson reprend ici avec Anna. On commence par un prénom aux accents slaves qui s'éloigne peu de son homologue "Nikita". La filiation est toute trouvée ! Évidemment et comme à son habitude, Besson trouve son héroïne dans une petite nouvelle (pas si nouvelle toutefois puisqu'elle était déjà présente dans Valerian), qui rejoint le panthéon de Milla Jovovich, Anne Parillaud et Natalie Portman. La jeune femme est charismatique et le rôle de femme fatale lui convient bien, mais on restera légèrement sur notre faim : sa liberté (qu'elle recherche activement) fait-elle de la jeune femme un exemple féministe ou participe-t-elle encore à la sexualisation des héroïnes dont la violence et la capacité de séduire semblent intiment liés ? Libre à chacun de choisir... Comparez à nouveau à l'apprentie de Tchéky Karyo...

Cette jeune Anna rappelle ainsi dans son parcours et jusque dans sa façon de combattre sa tante Nikita, même si le film fonctionne bien. Les combats, très chorégraphiés, ont troqué le réalisme pour une certaine esthétique, loin d'être déplaisante ! Le film est ainsi très dynamique, enchaînant les plans à vive allure pour une impression de vélocité réussie.... Scandé par quelques séquences plus calmes et plus longues. On regrettera toutefois que le film ne prenne pas plus son temps...

Là où Besson innove, c'est dans son jeu avec la narration. Grâce à une omission récurrente de la vérité, il parvient à nous ramener constamment en arrière, explicitant un détail qui ré-écrira évidemment toute la suite du film : la structure narrative parvient ainsi à mimer ce jeu mystérieux et entêtant que sont les matriochkas russes... Malheureusement encore, ce jeu se comprend vite et dès que la métaphore est comprise par le spectateur, il devient alors possible de deviner assez aisément quelle direction le film semble prendre, vraisemblablement....

Au final, même si le film est plaisant et agréable à voir, on regrettera que Besson ne prenne pas plus de risques, n'innove pas... Un manque d'audace qui reléguera Anna au simple rang de petite sœur a côté des films les plus réussis de l'auteur...

D.M.

Nidack
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le 12 juil. 2019

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