« Anna Karénine » où ce qui fut probablement ma plus grande déception cinématographique de l’année avec Rebelle. Et oui, j’ai même préféré Twilight, non seulement parce que au moins, j’ai ri mais parce qu’en plus je n’en attendais rien.

J’ai plusieurs problèmes avec ce film et pas des moindres je ne sais pas exactement par où commencer par conséquent, je pense que je vais m’attaquer aux acteurs. Parlons de Keira Knightley, très à l’aise dans les films à costume, il s’est avéré qu’elle souffrait ici de ce que j’appelle le syndrome Johnny Depp. Je m’explique, Keira ne joue plus, Keira se contente de faire du Keira, elle joue le même personnage de film en film mais de moins en moins bien. Alors vous me direz peut-être que s’est du à la direction d’acteur et non pas à l’actrice elle-même mais il n’empêche que je l’ai trouvé fade voir un peu fausse sans compter que sa mort, si elle n’est pas aussi ridicule que celle de Marion Cotillard dans « Dark Night Rises » n’est pas spécialement meilleure pour autant.

Parlons du premier rôle masculin Jude Law, je vais me permettre de reprendre les paroles de Cinemaniaque qui était avec moi dans la salle, mais quel figurant de qualité ! Jamais un premier rôle n’a été autant négligé, outre peut-être dans le dernier Twilight (je jure que les comparaisons à ce film ne sont pas volontaire). Il faut admettre qu’on ne peut pas lui reprocher d’être mauvais ça serrait mentir, il ne joue pas assez pour ça.

Venons en au deuxième rôle masculin interprété par le très inattendu Aaron Johnson de Kick-Ass, ceux qui l’avait trouvé ridicule dans son costume vert et jaune ne l’on pas encore vu en fringant officier russe tout de blanc ou bleu clair vêtus. Très honnêtement il m’a semblé aussi viril que mon frère sortant de la puberté et ceux qui connaissent mon frère savent ce que ça veut dire… Sans compter que pour renforcer le ridicule du personnage le pauvre est blond affublé d’une moustache que les villages people eux-mêmes n’auraient pas renié. D’ailleurs depuis Skyfall et le meurtre capillaire de Javier Bardem, une question me taraude. Y-a-t-il eu dernièrement une grève des maquilleurs à Hollywood? Ne sait-on plus faire des teintures où poser des postiches correct ? Les acteurs bruns devenant blonds doivent-ils obligatoirement ressembler à des Drag Queens ? La question, je crois, restera sans réponse.

Pour le reste du casting quoique très bon, il est largement sous-exploité et c’est dommage parce qu’il y a une pléiade de bons acteurs qui accompagne Jude Law pendant ces deux heures de figuration. Que ça soit Matthew MacFayden, Ruth Wilson, Domhnall Gleeson, Holliday Grainger ou encore Michelle Dockery, on se demande réellement ce qu’ils font là.

Maintenant que j’ai craché mon venin sur l’utilisation des acteurs passons à la forme elle-même. Ici, je serais moins virulente. Les décors et la bande originale ainsi que les costumes sont travaillés, ici pas de doute.

Faire du film une « pièce » de théâtre était osé ou du moins l’aurait été si Joe Wright avait assumé mon intention jusqu’au bout. Car si la première demi-heure du film assume ce côté théâtral c’est pour mieux reprendre un déroulement conventionnel juste après.

Si le film ne manque pas de rythme, je me suis pourtant ennuyée. Il tire en longueur et quoi de plus normal après tout Anna Karénine est un roman qui avoisine les neuf-cents pages, c’était un pari osé que de tout condenser dans un film de deux heures. Ce qui pose d’ailleurs parfois pas mal de problème. Le film est rythmé mais le rythme est souvent coupé par l’histoire de deux personnages secondaires qui sont Lévine et Kitty. Si dans le livre ces deux personnages sont bien développés et on leur importance, ils sont ici aussi déplacé que du gruyère sur mon plat de pâtes dominicale. Ils en viennent donc à casser le rythme d’un film déjà laborieux.

Parce que si cette théâtralité non assumé donne un certain « cachet » au film, il le gâche aussi. Même en ayant lu le livre et en connaissant parfaitement l’histoire, j’ai eu un mal fou à comprendre le début tant il va vite. Une ribambelle de personnage défile devant nos yeux sans aucune introduction et on les suit sans comprendre qui ils sont et ce qu’ils font.

Autre grand défaut du film et pas des moindres, il échoue à nous rendre les personnages attachant. Que ça soit Anna, Levine, Karénine, Kitty ou encore Vronski aucun n’a réussi à m’attacher, me toucher ou même m’intéresser. Au final, les seuls personnages ayant eu mon affection durant le film sont probablement ceux qu’on voit le moins en la personne du frère et de la belle-sœur d’Anna. A mes yeux, a en dit beaucoup sur la qualité du film lui-même…
San
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le 10 déc. 2012

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San

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