Reconfinez vite !

J’ai entendu parler de ce film par sa bande-annonce qui ne m’avait vraiment pas convaincu lors de mon visionnage. Cette sorte de bande-annonce/making of, j’avais trouvé le concept intéressant mais mal présenté, mais bon, lorsque hier j’ai vu qu’il sortait aujourd'hui je me suis dit pourquoi pas.

Avant tout chose je dois reconnaître la prouesse technique que de faire un plan-séquence (un vrai j’entends, pas à la 1917 ou La Corde) ce qui malheureusement parfois aussi à filmer le sol pour cacher les regards caméra mais bon on passera ce problème technique. Et tant qu’on est dans les “bons points” j’ai bien aimé cet aspect comme quand on marche dans la rue, on entend des briefs de conversation sans jamais avoir la fin

Malheureusement le reste c’est… Procédons par étapes, tout d’abord l’élément majeur dont j’ai déjà parlé, le plan-séquence, il pose un problème majeur, il empêche tout mise en scène, les personnages sont obligés de dire leurs émotions puisque la caméra ou le montage ne peuvent pas vraiment leur permettre de montrer vraiment leurs sentiments. On se retrouve donc avec un côté téléfilm où ils disent tout ce qu’ils sentent puisque ça ne se voit pas ou mal (le jeu d’acteur étant sensiblement le même pour tous les acteurs).

Ensuite, on l'a vu précédemment, puisque les émotions ne passent que par les dialogues on pourrait espérer qu’ils soient bons, mais non malheureusement. La plupart du temps c’est des interactions qui sonnent creuses, dans le sens où c’est des problèmes personnels mais qui ne sont ni bien écrite, ni intéressante à suivre, genre le type qui veut quitter son emploi au début, ça aurait pu être un dialogue intéressant sur une sorte de crise de la trentaine, où il aurait expliqué son besoin de sentir utile (je n'en sais rien je balance des idées comme ça), mais non il dit juste qu’il lui reste 50 étés avant de mourir et que du coup il veut changer de boulot. Et ça c’est encore quand ils ont des réels dialogues, un moment on voit une femme dans le métro qui semble être une SDF ? Et à part faire des actions étranges elle sert à rien à part faire la transition entre 2 histoires alors qu’on aurait pu suivre un clochard dans Paris, sous le regard gêné des passants, plus qu’un simple passe-temps. Et je ne parlerais pas du mec sur son vélo qui semble un poète, RI-DI-CULE !

Et tout mon propos me vient à parler de la fin où après avoir vu un couple de lesbienne (couple éphémère évidemment puisque à l’écran ça aurait pu être simplement 2 amies que la caméra les aurait filmés de la même manière plate et vide d’idée) on retrouve tous les personnages qu’on a vus durant le film qui se retrouve pour chanter une chanson ! Mais c’est quoi ça? Vous vous souvenez au début je disais que j’aimais cet aspect “ [...] comme quand on marche dans la rue, on entend des briefs de conversation sans jamais avoir la fin…” et bien ça détruit selon moi tout ce qu’avait construit le film puisqu’on abandonne complètement cette idée du film choral détaché les uns des autres pour une fin complètement pourrie

Pour conclure je vais mettre les pieds dans le plat, c’est un film clairement bourgeois. Dans les sujets abordés, les lieux choisis, dans les classes sociales des personnages (excepté cette fameuse SDF) et ça gâche un potentiel énorme puisqu'on aurait pu avoir des gens qui parlent de problèmes réels ou même allés dans des coins d'Paris qu’on ne voit pas enfin bref… Tant de possibilités d'abandonnées pour un film ennuyeux et creux.